La ville de Saint-Sébastien, en Espagne, fête cette année la 86e édition de la Quincena Musical. Saint-Pée-sur-Nivelle est la seule commune du Pays basque français choisie pour participer à la Quincena Musical Andante, version délocalisée du festival, qui permet au village d’accueillir, depuis une douzaine d’années en juillet et août, deux spectacles de haute volée.
Il y a une dizaine d’années, les adhérents de Culture et patrimoine Senpere (CPS) avaient pris l’habitude d’organiser des déplacements culturels au Kursaal de San Sebastian. La fréquence de leurs visites les a amenés à rencontrer le directeur de la Quincena Musical et les responsables du théâtre, qui souhaitaient depuis longtemps délocaliser une partie de l’événement estival au Pays basque français.
Leur oreille a été attentive au discours de Jean Sauvaire, président de CPS à l’époque, qui leur a vanté les charmes de Saint-Pée-sur-Nivelle, en soulignant les qualités acoustiques de l’église Saint-Pierre et de Larreko. « La mairie et Pierre-Marie Nousbaum (l’ancien édile) nous ont soutenus, tout comme le gouvernement basque, qui a validé cette collaboration culturelle, rembobine-t-il. Elle est aujourd’hui bien installée et tout le monde s’y retrouve dans une coopération transfrontalière exemplaire. »
Relation tripartite
Actuel responsable de CPS, Patrick Jacquault complète : « Pour nous, c’est une relation tripartite extraordinaire en termes de fidélité, de confiance et de qualité. Nos amis de San Sebastian, la municipalité, nous… tout le monde tire dans le même sens pour que ce rendez-vous de l’été soit, chaque fois, une réussite. »
« Tout le monde tire dans le même sens pour que ce rendez-vous de l’été soit, chaque fois, une réussite »

Thierry Jacob
Adhérent de la première heure, Jean-François Clément est la cheville ouvrière du projet. « Jamais Saint-Pée-sur-Nivelle n’aurait pu s’offrir de tels spectacles, rappelle-t-il. Ce partenariat nous a permis d’accueillir Jordi Savall, l’ensemble Landarbaso, l’Orchestre symphonique de Bilbao, l’Orchestre symphonique d’Euskadi et bien d’autres. » L’an passé, Alexandre Da Costa, violoniste solo et chef d’orchestre, avait même réveillé le syndrome de Stendhal chez les spectateurs présents.
Matériau inflammable
Le premier rendez-vous de cette édition aura lieu ce vendredi 8 août à 21 heures, à Larreko. L’ensemble Quintet Bayona y présentera « Quand le feu brûle », une œuvre de Manuel de Falla, le plus français des compositeurs espagnols. Figure majeure de la musique classique du XXe siècle, il a su mêler traditions folkloriques espagnoles et influences classiques modernes. L’utilisation du folklore comme matériau inflammable pour son orchestration lui a valu une renommée mondiale.
La version jouée à Larreko, arrangée par José Luis Turina, renoue avec l’intimité de la création originale, présentée pour la première fois au Teatro Lara de Madrid. Pour rendre hommage à cette étape clé de la musique espagnole, l’ensemble convoque aussi la musique française du début de siècle.
Sur scène, Eros Jaca au violoncelle, Maria Florea et Simone Roggen au violon, Camille Sublet au piano, Maria Moros à l’alto et Mariola Membrives au chant. Les places sont au prix de 5 (pour les moins de 19 ans) à 18 euros. Elles sont en vente sur le site de CPS et dans les offices de tourisme du Pays basque.