Une foule de 80 personnes forme un cercle autour d’un homme habillé d’une toge romaine, à quelques pas de l’arc de Germanicus, à Saintes, mercredi 30 juillet 2025. « On est en 19 après Jésus-Christ, il faut se réveiller », interpelle Nicolas Clauzel, qui joue le personnage du Romain Rufus. Les compagnies de théâtre Bouche d’or et One Again Production animent la visite « Saintes, belle de nuit », en partenariat avec le service d’art et d’histoire de la ville. Pendant près d’une heure et demie de déambulation nocturne, les visiteurs profitent d’un spectacle à la fois comique et sérieux.

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Entre deux scènes de la visite, près du musée Dupuy-Mestreau, construit en 1738 pour le marquis de Monconseil, Sylvianne Loquier, 70 ans, partage son expérience : « C’est rigolo, on apprend plein de choses. C’est différent des visites guidées classiques ». Frank, Cécile et leurs quatre petits-enfants de 6 à 9 ans, eux, sont des habitués de « Saintes, belle de nuit ». « On revient chaque année. C’est intéressant, la manière dont on suit leur histoire. On croit connaître la ville mais on ne la connaît pas tant que ça finalement », s’étonne Cécile.

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Les acteurs racontent les personnages illustres qui ont fait l’histoire de Saintes comme le sénateur romain Caius Vubius Rufus, en début de visite. Entre deux chants, les visiteurs croisent la route de Charles Dangibeaud, directeur des musées de Saintes de 1885 à 1935, ou Maurice Martineau, négociant en cognac et bibliophile passionné, qui a fait don de sa collection de 10 000 documents à la ville de Saintes en 1928.
Comment la cathédrale Saint-Pierre a été bâtie ? Les personnages de Pierre et Pierrette échafaudent une démonstration dans le cloître. Le comédien Yvan Serouge, qui incarne le tailleur de pierre, raconte : « On parcourt 2 000 ans d’histoire en 1,5 kilomètre. En tant que comédien, c’est riche de jouer des personnages et des récits différents ». Marine Biton-Chrysostome, comédienne et fondatrice de la compagnie Théâtre Bouche d’or, ajoute : « Il faut prendre en compte les informations à transmettre mais que le spectacle soit drôle et accessible à la fois. »

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« Il faut prendre en compte les informations à transmettre mais que le spectacle soit drôle et accessible à la fois »
Pensée dans un but de transmission, la matière historique des textes a été fournie par le service d’art et d’histoire de la ville de Saintes. Chaque soir de visite, trois responsables, gilets orange sur le dos, s’assurent du bon déroulement de l’événement. Parmi elles, Maud Gradaive, guide conférencière et membre du service. « Nous sommes en charge de ce que le public ne voit pas. Nous nous assurons le relais entre les acteurs d’une scène à l’autre. Il y a aussi trois techniciens lumières qui jonglent d’un site à l’autre. Ils sont invisibles pour les spectateurs ». C’est d’ailleurs à la lumière de la maison Martineau et de ses magnifiques couleurs que la visite se termine en chanson.
Prochaines sorties les mercredis 6 (complet), 20 et 27 août, de 21 heures à 22 h 30. Tarif, 8 euros, réduit, 4 euros. Réservations à l’Office de tourisme, 05 46 74 23 82, www.saintes-tourisme.fr.