La salle de l’Escale semblait trop petite, mardi 22 juillet, tant le nombre de résidents secondaires venus assister à l’assemblée générale de l’association défendant leurs intérêts était important. Une affluence que n’avaient pas prévue les membres du conseil d’administration. « C’est une bonne nouvelle de voir autant de gens. Il y a un bon nombre de futurs adhérents, c’est encourageant », se félicite Bernard Berthomier, président d’Oléron résidents secondaires.
Indigné d’entendre que les résidents secondaires avaient une responsabilité dans la pénurie de logement sur l’île, ce dernier a créé cette association à l’été 2024. Les 140 adhérents (chiffre du 22 juillet, avant l’assemblée générale) ne manquent pas de revendications, en quête d’un meilleur traitement. « On est en train de faire nos vieux gilets jaunes oléronais », plaisante un homme dans la salle.

Jules-Yann Schneider/SO
Ras-le-bol général
« On a besoin de se défendre », lance un membre du public qui a pris la parole pour mobiliser les futurs adhérents. Agacé de devoir payer plus d’impôts que les habitants permanents alors qu’ils consomment moins à l’année, l’association revendique les mêmes droits que les résidents principaux. Et ce, notamment sur le modèle de redevance incitative avec des taxes supplémentaires sur les déchets. « On consomme moins ça paraît logique de payer en conséquence », se révolte Bernard Berthomier.
Les membres de l’association s’offusquent également de la stigmatisation qu’ils disent subir de la part des élus locaux et notamment de la Communauté de communes de l’île d’Oléron. Michel Parent, président de la CdC et maire du Château-d’Oléron est visé, accusé de témoigner de l’indifférence à l’égard des problématiques liées aux résidents secondaires. L’association a trouvé le soutien de Patrick Monnereau, élu de La Brée-les-Bains : « Vous n’êtes pas près d’être entendus par mes collègues », a réagi l’adjoint au cours de la réunion. Rappelons que la municipalité à laquelle il appartient nourrit un contentieux avec l’intercommunalité au sujet de la digue.
Élections de 2026
« Aujourd’hui, on peut dire ce qu’on veut mais on n’est pas écouté par les élus, il faut absolument figurer sur les listes électorales. » C’est la conclusion que tire Bernard Berthomier. Motivé à l’idée d’être entendu, le président d’Oléron résidents secondaires souhaite s’inscrire sur les listes électorales oléronaises pour participer au débat démocratique : « Nous devons être sollicités sur les décisions qui nous concernent comme le projet d’écotaxe sur le pont. »

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Cette « anomalie démocratique » est appuyée par l’impact des résidents secondaires sur l’économie de l’île. « On constitue un acteur majeur de la vie locale puisqu’on stabilise l’économie tout en étant un moteur important du développement des secteurs de la construction et du commerce », poursuit Bernard Berthomier. Les résidences secondaires représentent plus de 66 % des logements de l’île.