Vendredi 18 juillet, des dizaines de couvre-chefs volent dans l’amphithéâtre de l’Institut de formation des métiers de la santé (IFMS) du centre hospitalier de Saintes. Comme le veut la tradition, la promotion 2022-2025 composée majoritairement d’infirmières, a procédé au lancer de chapeaux pour clore la remise des diplômes d’État infirmier. Après trois années d’études chargées, ils rejoignent les 600 000 infirmières et infirmiers en fonction en France. Un chiffre important, mais insuffisant au regard du vieillissement de la population.
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Coiffes fièrement vissées sur la tête, Coralie Syre, 23 ans et Quentin Charlier, 21 ans, font partie de ce nouveau cru. Ils ont tous les deux accéder à l’IFMS du centre hospitalier de Saintes via la plateforme Parcoursup. « J’ai été accepté la deuxième fois. Il faut demander beaucoup d’instituts pour espérer en intégrer », assure la jeune femme. Le Tourangeau de 21 ans, lui, a été pris à sa première demande : « Je viens de Tours, j’étais 2 000e en file d’attente. J’ai finalement été accepté à Saintes, il y avait beaucoup de demandes. C’est l’algorithme de Parcoursup qui décide », complète le jeune homme.
« Le monde de la santé a besoin de vous »
Valérie Bertandeau, coordinatrice de l’IFMS, est chargée d’évaluer les dossiers. « 30 % de notre évaluation est prise en compte, le reste, c’est l’Éducation nationale », indique le cadre supérieur de soins. Malgré le contexte de la santé en France, avec les restrictions de budget et le vieillissement de la population, il y a toujours autant d’engouement pour le métier d’infirmier », assure-t-elle.
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En plus des étudiants post-BAC, certains diplômés sont issus de la voie de reconversion professionnelle. C’est le cas de Jonathan Moignot, 40 ans, ancien cuisinier, exploitant agricole et commerçant. « J’ai toujours eu une appétence médicale. Après avoir eu une perte de valeur dans ce que je faisais, j’ai souhaité m’orienter vers un métier qui a du sens. »
Sandra Thébault Broyne, 42 ans, fait aussi partie des doyens de la promotion : « Je souhaitais évoluer après avoir été aide-soignante pendant onze ans. », explique-t-elle. Ils ont pris leurs nouvelles fonctions dès la semaine du 21 juillet : le premier en service de réanimation, la seconde en soins palliatifs.
Un besoin de 80 000 infirmiers en 2050
Virginie Anel, directrice des soins et coordinatrice de l’IFMS, mentionne le besoin d’infirmiers engagés et motivés : « Les équipes en place ne répondent pas à la demande. Après le Covid, beaucoup de lits fermés n’ont pas rouvert ». Face à ces anciens étudiants, qui vont entamer une nouvelle étape de leur carrière, elle a conclu son discours en assurant : « Le monde de la santé a besoin de vous. »
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D’après une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), d’ici 2050, le vieillissement de la population entraînera une hausse de 50 % des besoins en soins infirmiers. Pour y répondre, « il faudrait 80 000 infirmières supplémentaires par rapport à cette projection ».