Un rassemblement en l’honneur de Dounia Ben Toussine, Hasiba Music et Aurèle Brémond était organisé ce mercredi 16 juillet devant la mairie d’Aix-les-Bains. Des centaines de personnes, familles, voisins, amis ou habitants solidaires, étaient présentes pour leur rendre un dernier hommage.
Comment trouver les mots face à la « fatalité » ? Mercredi 16 juillet à 18 heures, sur le parvis de la mairie d’Aix-les-Bains, c’est par ce mot que Renaud Beretti, le maire de la ville, a entamé l’hommage à Dounia Ben Toussine, Hasiba Music et Aurèle Brémond, morts dans le crash d’un avion de tourisme à Voglans mercredi dernier. Environ 300 personnes, enfants, parents, grands-parents, proches et moins proches, habitants solidaires, se sont tenus la main durant une minute de silence en l’honneur des trois victimes.
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« Ne cherchons pas à imaginer comment les choses auraient pu se passer autrement. Personne ne doit culpabiliser : c’est la fatalité« , a notamment déclaré l’édile, appelant à la fraternité et à « une infinie compassion« . Après ces quelques mots, il a laissé la parole pour une lecture de trois textes sur les trois victimes par le directeur de la bibliothèque municipale.
Se souvenir d’Aurèle, Dounia et Hasiba
Aurèle était parent d’élève à l’école de Boncelin, et pilote amateur expérimenté. Il conduisait l’avion de tourisme, dans lequel avait pris place Dounia et Hasiba, pour le premier tour de ce qui devait être un cadeau offert par les parents aux travailleurs de l’école. « Aurèle était avant un sportif accompli, passionné de ski, de marche, de trail, de vélo. Aucun sommet ne lui paraissait trop haut, aucun sentier trop long. Il aimait l’effort, le dépassement de soi et la nature« . Le texte clamé décrit un homme curieux, qui aimait transmettre, notamment à ses enfants. Un extrait qui parle au maître de son fils en CM2. « Son fils est un super élève en géographie, en histoire, un élève passionné. Son père lui a donné le goût à beaucoup de choses et c’est un super élève qui part au collège avec un gros bagage« , détaille Jérôme.
« Dounia est une étoile qui continuera de briller dans le ciel d’Aix-les-Bains. À chacune de ses arrivées dans l’école, les yeux des enfants s’illuminaient« , poursuit le texte. Yves Granger est le beau-père de Dounia. Il la connaît depuis qu’elle a quatre ans. Assis sur une chaise, une rose blanche à la main, il accepte de dire quelques mots sur la jeune femme de 32 ans. « C’était un rayon de soleil, tous les jours, qui entrait chez nous et qui repartait toujours avec le sourire. Je ne l’ai jamais vu faire faire la grimace, ne pas être contente, c’est ça qui est extraordinaire« , décrit Yves, qui ajoute « Elle était proche des autres, attentives, et elle aimait profondément les enfants. Sa fille Lilia, elle a 12 ans, en premier.« .
Le texte s’achève sur le portrait de Hasiba : « Hasiba la chaleureuse, Hasiba la généreuse (…) Tu t’es investie sans compter, comme un modèle d’humanité« . Sébastien Rivollet, responsable adjoint du périscolaire à Goncelin il y a trois ans, a travaillé une année avec elle. « Malgré tout son sa bonne humeur, Hasiba restait discrète, mais elle sortait du lot. C’était un mélange de pleins d’émotions positives avec de la discrétion, de la tendresse et tout ça au service des enfants, au périscolaire« , décrit Sébastien. Les enfants l’aimaient particulièrement, précise le responsable : « Ils étaient toujours très réactifs, notamment les maternelles. Elle avait ce côté maman qui était présent et ça permettait vraiment qu’elle comprenne les enfants, qu’elle soit là pour eux, qu’elle s’adapte à eux« .
Un « village » en deuil
La plupart des habitants présents sont trop émus pour témoigner. D’autres ont peur de ne pas trouver les mots justes. Le rassemblement a réuni près de 300 personnes, car l’école de Boncelin garde une place très importante dans son quartier. « L’école de Boncelin est une école un peu à l’ancienne, il y a une petite vie de village, les parents sont très proches et le périscolaire, les enseignants, tout le monde se côtoie au quotidien« , décrit Jérôme, le maître de CM2.
D’où l’hommage à ces trois personnes écrit par leurs proches, liés pour toujours dans ce drame. Les enfants étaient nombreux, certains pleurant, d’autre jouant, la plupart ne réalisant pas totalement ce qu’il s’est passé. À la fin des discours, chacun un ballon blanc dans les mains, les élèves ont réalisé un lâcher de ballon, pour rendre un dernier hommage aux trois habitants d’Aix-les-Bains.
Pour l’heure, on ne connait pas les raisons exactes de l’accident, qui a eu lieu juste avant d’atterrir : une enquête est toujours en cours. Les responsables pédagogiques sont également en train de réfléchir pour accompagner au mieux les parents et les enfants à la rentrée.
