Le centre-ville d’Aix-les-Bains était bondé dans la soirée du jeudi 10 juillet, Musilac oblige. Vers 20 h 30, les policiers aixois ont voulu contrôler une Golf GTI blanche au niveau du boulevard de Russie. Mais le conducteur a mis le pied dans le phare et a entamé une course-poursuite, prenant tous les risques pour échapper aux forces de l’ordre.
Conduite en sens inverse, feux brûlés, giratoires par la gauche, toute la panoplie du tueur au volant en puissance y est passée. Une jeune conductrice engagée dans un sens unique a même eu sa voiture endommagée après le passage en force du chauffard. Mais à force de jouer au pilote qu’il n’était pas, le jeune homme a fini par heurter un trottoir, pulvérisant un de ses pneus qui a fini par déjanter.
Cocaïne, cannabis et ecstasy sur la banquette arrière
Une fois sur la jante, la Golf GTI marchait beaucoup moins bien et s’est finalement immobilisée au niveau de la caserne des pompiers. Et avec le conducteur, deux passagers ont pris la poudre d’escampette. Les policiers se sont concentrés sur le chauffeur qui s’est rebellé avec force au moment de son interpellation.
Mais pourquoi prendre de tels risques pour un simple contrôle ? Il faut dire que dans la voiture, les policiers ont trouvé une sacoche contenant 300 grammes de cannabis, 30 grammes de cocaïne, du LSD et des cachets d’ecstasy. Mais ceci est une autre histoire qui fera l’objet de poursuites distinctes.
Toujours sous contrôle judiciaire
Pour l’heure, ce mardi 15 juillet, Aboubacar Keita, par ailleurs non titulaire du permis de conduire, était renvoyé devant le tribunal correctionnel de Chambéry en comparution immédiate pour l’ensemble de ses délits routiers, mise en danger de la vie d’autrui et rébellion. Le prévenu qui vit à Oyonnax, jouait gros, car il se trouve toujours sous contrôle judiciaire depuis sa mise en examen par un juge d’instruction de Lons-le-Saunier (Jura) dans une affaire de vol avec arme. Il a reconnu les infractions qui lui étaient reprochées sauf la rébellion.
Quant à la présence des stups dans la voiture, sur laquelle le représentant du parquet Christophe Dubois l’a quand même interrogé, l’intéressé coupait net : « C’est pas mon affaire. »
Son avocate, Me Solène Royon, a demandé au tribunal de ne juger son client que sur les faits qui lui étaient reprochés, sans tenir compte du contexte qui les entoure. Trois ans de prison dont un avec sursis probatoire avaient été requis. Le tribunal, présidé par Juliette Gest, a condamné Aboubacar Keita à une peine de 18 mois de prison, dont neuf avec sursis probatoire pendant deux ans. Il devra aussi indemniser les policiers qui ont été blessés lors de son interpellation. Il a été maintenu en détention.
