Les Camisards de retour pour un spectacle théâtral itinérant entre Gard et Lozère, écrit par Lionnel Astier

Juil 14, 2025 | Gard

Le comédien Lionnel Astier a écrit « Elise, la colère de Dieu », qui sera joué à partir du 18 juillet et jusqu’au 14 août, en plein air, dans la nature, dans le Gard et en Lozère

Lionnel Astier a repris l’écriture. Le comédien, né à Alès, a endossé dans sa longue carrière tous les costumes exigés par son art, passant de la fantasy historique de Kaamelott à l’enquête policière et rurale d’Alex Hugo. Sa plume, elle, le ramène au même endroit : quelque part en Cévennes, la nuit, dans les bois, à la croisée des chemins, en 1702.

Lionnel Astier a repris sa plume pour raconter, avec Elise, la colère de Dieu, la suite de ce récit qui s’inscrit dans la guerre des Camisards de 1702.
Lionnel Astier a repris sa plume pour raconter, avec Elise, la colère de Dieu, la suite de ce récit qui s’inscrit dans la guerre des Camisards de 1702.
Midi Libre – ALEXIS BETHUNE

Tel était déjà le cadre de l’intrigue de La Nuit des Camisards, formidable spectacle qui, entre 2008 et 2018, fut joué à 140 reprises dans le Gard et en Lozère. C’est encore, dehors, dans des clairières, sous la lune, avec des spectateurs assis par terre (coussins de rigueur) que sera joué Elise, la colère de Dieu. 19 dates sont prévues, dans 15 sites différents, avec les mêmes comédiens (pas forcément dans les mêmes rôles) toujours emmenés par le metteur en scène Gilbert Rouvière.

Gilbert Rouvière, metteur en scène de la compagnie Zinc Théâtre.
Gilbert Rouvière, metteur en scène de la compagnie Zinc Théâtre.
Midi Libre – SYLVIE CAMBON

Le sujet ? Toujours le même celui du moment où la grande histoire vient heurter la vie des simples gens et où il faut choisir. S’engager dans la rébellion, quitte à faire couler le sang ? Se ranger à ce qu’exige le roi ? Ou rester spectateur, éloigné de ces folies humaines ? « Le 24 juillet 1702, l’assassinat de l’abbé du Chayla au Pont-de-Montvert marque le début des troubles, de ce qu’on appelera la guerre des Camisards », explique Lionnel Astier. « La Nuit des Camisards évoquait ce moment de bascule, du choix que les individus vont devoir faire. Ici, nous sommes trois, quatre mois après la mort de ce prêtre, extrêmement zélé à éradiquer le protestantisme des Cévennes. Le personnage central est une femme, Elise, qui ne se bat pas pour la cause du moment. C’est un personnage hors époque, qui peut faire songer à toutes ces femmes qui voient leur monde partir en morceaux, qui n’ont plus de vie, plus de toît… »

Mireille Roussel incarne le personnage central d’Elise Bonnal.
Mireille Roussel incarne le personnage central d’Elise Bonnal.
Midi Libre – SYLVIE CAMBON

« Chez mes personnages, il y a une colère »

La résonnance avec les tensions internationales est assumée par Lionnel Astier. « je n’aurais pas écrit cette pièce il y a dix ans c’est sûr, l’actualité nous rattrape. On dit que la fiction s’intéresse à l’histoire quand celle-ci éclaire le présent, je crois qu’on est dans ce climat incertain comme devaient l’être les gens de cette région en 1702. On ne sait pas comment les choses vont tourner mais l’inquiétude est là. Chez mes personnages, c’est même la colère, il y a une ébullition. La peur est en train de changer de camp. »

Josée Drevon joue le rôle de Lucie, soeur d’Elise, en perte de repères.
Josée Drevon joue le rôle de Lucie, soeur d’Elise, en perte de repères.
Midi Libre – SYLVIE CAMBON

« C’est une pièce assez violente… » confirme Gilbert Rouvière, en pleine résidence de création au théâtre des Franciscains de Béziers. « Elise a perdu l’un de ses fils, et l’autre prophétise dans les assemblées interdites. Tout se radicalise… » Elise est incarnée par Mireille Roussel, Josée Drevon qui portait ce rôle dans la pièce précédente joue désormais Lucie, la soeur d’Elise, un peu perdue. Alexandre Charlet prend les traits de Samuel Bonnal : « Jouer en plein air, dans cette configuration scénique, c’est extraordinaire. On sent les spectateurs autour de nous. Et puis on a le sentiment de traverser des villages vides dans la journée et tout à coup, le soir, 300 personnes sont là pour le spectacle. »

19 dates entre Gard et Lozère

La première représentation aura lieu à Florac le 18 juillet, puis viendront le 20 à Saint-Chély d’Apcher, le 22 à Mende, le 23 à Saint-Germain-de-Calberte. Direction le Gard les 25 et 26 juillet à Alès, puis le 28 à Aigues-Mortes. A Rousson, le 30 juillet, le spectacle de La Nuit des Camisards sera rejoué, avant le 31 de découvrir Elise, la colère de Dieu. Rendez-vous ensuite au Vigan, le 1er août, puis retour en Lozère le 3 août à Meyrueis, puis à Vébron le 4 août. Retour dans le Gard, à Anduze le 6 août, puis le 7 août, on rejoue La Nuit des Camisards à Cannes-et-Clairan, Sérignac, Bragassargues. Rendez-vous à Mus, le 8 août, pour Elise, la colère de Dieu, puis Champdomergue le 11 août. Dernières dates à Mialet, le 12 août pour La Nuit des Camisards, puis pour Elise, la colère de Dieu, les 13 et 14 août.

Pour chacune des représentations, un point de rendez-vous est donné sur le site elise-lacolerededieu.com, et le conseil de se munir de bonne chaussures, d’une lampe de poche, d’un coussin et d’anti-moustiques !