Mosimann à « Sud Ouest » : « Le fait de prendre des risques pour quelqu’un d’autre, c’est plus simple »

Juil 13, 2025 | Royan

Vous allez participer au festival Stéréoparc qu’est-ce que vous en attendez ?

C’est un gros festival, dans une région où je ne suis pas souvent venu. Quand je regarde la programmation, je ressens un peu de pression. Avec des noms comme Amélie Lens, tu sais que ça va être très, très sérieux. Et puis, c’est un festival dédié à la musique électronique, donc les gens viennent vraiment pour ça. Je trouve ça génial. Ils ont réussi à mêler techno, trance et tech house, donc je suis vraiment très heureux d’être là.

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Qu’est-ce que vous aimez dans le fait de faire des festivals ?

J’aime ce qui est challengeant, j’aime rencontrer des nouveaux publics, j’aime bien me surpasser, j’aime bien me retrouver un petit peu en difficulté. Ça me permet d’apprécier encore plus mon métier.

Il a été classé 6 fois parmi les 100 meilleurs DJ mondiaux
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Vous avez un concept très en vogue sur TikTok, les « dream tracks ». Comment l’idée vous est-elle venue ?

J’avais une pression, une demande importante de mes équipes qui me disaient : « Mozi, faut quand même que tu te bouges un peu sur les réseaux. » Sauf que moi, à chaque fois qu’ils me disaient ça, j’avais l’impression qu’ils voulaient que je fasse des chorégraphies sur TikTok, et je ne comprenais pas. Je me disais : « Vas-y, laisse tomber, la flemme de fou. » Mais quand j’ai commencé à chercher des idées, je suis tombé sur des comptes Instagram de gars qui font des vidéos autour de la photo. Ce sont des gens qui se baladent dans la rue, tombent sur quelqu’un, le prennent en photo, discutent un peu avec, et dans la vidéo tu vois d’abord la discussion, puis seulement après le résultat de la photo. Il y a un gars qui s’appelle Brian à Liège qui fait ça, et aussi le compte Gueule de Lyonnais, qui s’est spécialisé dans les animaux. J’aimais bien le principe, alors je me suis demandé comment je pourrais transposer cette idée-là dans la musique. Je me suis dit : je vais simplement discuter avec des gens, leur demander ce que serait, pour eux, leur « dream track » (leur piste audio de rêve), et je vais le réaliser. Et c’est parti comme ça. Au début je l’ai fait avec ma mère, avec des potes, puis j’ai vu que ça commençait à prendre un peu, et j’ai eu des opportunités avec des artistes que j’ai saisies.

Parfois, les demandes ont l’air quasiment impossibles à réaliser. Pour quel invité ça a été le plus dur ?

Bob Sinclar. Comme c’est un artiste et un DJ, tu sens vraiment qu’il a voulu me piéger. Ben Mazué aussi, c’était compliqué : on a dû le faire deux fois parce que la première fois, je n’avais pas réussi à produire le son. Alain Chabat aussi. Enfin, il y a toujours des difficultés, mais ceux-là, c’étaient un peu les plus durs. Quand ce sont des musiciens, c’est toujours plus complexe. Plus ils sont musiciens, plus ils essaient de me mettre en difficulté.

Et vous se serait quoi votre dream track ?

Je l’ai déjà faite, elle est disponible sur YouTube : c’est Mozimann featuring Mozimann.

En plus de vos musiques, vous composez aussi pour d’autres. En quoi ça change votre manière de travailler ?

Je ne prends pas les mêmes risques. Il y a quelque chose de psychologique : le fait de prendre des risques pour quelqu’un d’autre, finalement, c’est plus simple, et j’aime bien. Je me permets beaucoup plus de liberté sur les projets des autres. Par exemple, j’ai produit un titre pour Louane et Grand Corps Malade qui s’appelle Derrière le brouillard. Ce titre-là, je l’ai imaginé en pensant à Louane, et je n’aurais jamais composé cette mélodie sans elle. J’ai pris un risque en me disant : comme Louane est une grande chanteuse, je peux me permettre de créer une mélodie un peu plus complexe.

Est-ce qu’un morceau que vous avez composé pour quelqu’un d’autre vous a particulièrement marqué ?

J’ai fait un titre qui s’appelle : Fantasme-moi, sur l’album de Barbara Pravi. C’est une sorte d’introspection. C’est un peu comme si je racontais des choses à travers un autre artiste, des trucs intimes que je n’aborderais peut-être pas si c’était moi qui devais les chanter.

Vous avez gagné la Star Academy en 2008, puis vous avez été jury à The Voice Belgique. Est-ce que ce type de concours de musique est encore un bon tremplin vers la musique ?

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Double lauréat des Victoires de la musique 2025, le chanteur Pierre Garnier entame une tournée des Zéniths de France qui passera par Bordeaux et Pau, puis des concerts dans la région cet été. Le Normand de 22 ans, gagnant de la « Star Academy » 2023, s’est confié à « Sud Ouest »

Ça dépend du style de musique. Je prends l’exemple de Pierre Garnier : je pense que pour lui, c’était un très bon moyen. C’est un grand interprète, et il a sa place au sein de la grande famille de la variété française. Mais pour un autre style, je ne le conseillerais peut-être pas. Je pense qu’avant de participer à ce genre d’émission, il faut avant tout bien se connaître.