Toutes les chaises de la cour de l’école Dor sont occupées. Les conviés attendent avec impatience l’arrivée de Salomé Saqué, journaliste chez le média indépendant « Blast », Stéphane Horel, journaliste au « Monde » et Voyou, artiste chanteur. Le sujet du jour : l’information en résistance.
Car les chiffres ont parlé. Aujourd’hui, un Français sur deux déclare ne plus savoir distinguer une vraie information d’une fausse. Aussi la première question est de mise : quel est le rôle des journalistes dans la société ? « J’ai l’impression que je ne sers à rien en général », rigole Stéphane Horel, entraînant des rires et des « non ! » en chœur. Rendre le monde plus compréhensif aux citoyens afin d’assurer le bien-être de la démocratie, voici la conclusion à cette question.
Le plus urgent est de redonner confiance aux Français afin qu’ils continuent à s’informer. Stéphane Horel soulève l’importance pour le lecteur de pouvoir vérifier les infos publiées, avec par exemple des liens externes, afin de « donner la chance de réfléchir et se faire sa propre idée sur la question ». L’espoir n’est pas perdu selon les intervenants : « On peut sauver une réalité commune ». Car comme le rappelle Stéphane Horel, « il reste toujours les faits ».
Voyou, lui, se place en porte-parole de la foule et partage son interrogation : « Est-ce que je suis du bon côté de l’info ? » Car on parle d’un besoin d’objectivité nécessaire à la transmission des faits. Salomé Saqué répond : « Je n’aspire pas à une forme d’objectivité lorsque je traite un sujet. Je me demande plus si c’est d’utilité publique. » Car l’information est un bien commun selon les intervenants. « Il faut donc bien choisir les médias que nous consommons. » Le meilleur moyen d’assurer le rôle de l’information est de discuter, le mieux avec le rire. « L’humour permet de percuter les gens », conclut Stéphane Horel. La conférence se termine sur la douce voix de Voyou qui chante Les voleurs d’eau, une chanson d’Henri Salvador qui en touche plus d’un dans le public.