La Rochelle : le vice-président Vincent Coppolani ne poursuit plus en justice sa collègue Sylvie Guerry-Gazeau

Juil 9, 2025 | Royan

Les deux vice-présidents de la Communauté d’agglomération de La Rochelle, Sylvie Guerry-Gazeau et Vincent Coppolani, ne se retrouveront finalement pas devant le tribunal correctionnel de La Rochelle le 23 novembre prochain, comme prévu lors d’une précédente audience.

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Sylvie Guerry-Gazeau s’était étonnée publiquement que son collègue Vincent Coppolani parte au Japon à la place d’un professeur de musique. Ce dernier a saisi la justice s’estimant diffamé

Jeudi 3 juillet, le vice-président en charge des équipements culturels n’a pas versé les 1 000 euros de consignation, de sa poche, au tribunal, comme l’exige la procédure de citation directe qu’il avait lui-même enclenchée. Il met ainsi un terme aux poursuites pour diffamation à l’encontre de sa collègue de l’Agglo, vice-présidente en charge de la coopération internationale et de l’égalité femmes/hommes.

Voyage au Japon

Tout ça pour ça ! L’affaire qui dure depuis six mois n’avait guère soulevé de protestations, mais avait révélé certains comportements en coulisses. Au mois de février, lors d’un traditionnel conseil communautaire, Sylvie Guerry-Gazeau s’était étonné publiquement que son collègue s’envole pour le Japon, dans le cadre d’un échange avec de jeunes musiciens, au détriment d’un professeur du Conservatoire de danse et de musique.

La vice-présidente avait même appris par hasard le futur voyage de son collègue qui n’avait pas daigné passer par elle pour l’en informer. Il était directement allé frapper à la porte d’Antoine Grau, en charge des finances, qui n’avait rien trouvé à redire.

Non sans une pointe d’humour, l’élue s’en était donc ouverte à l’assemblée. Ce que n’avait pas apprécié le maire de La Jarne. Quelques jours plus tard, le vice-président avait déposé plainte pour diffamation, mais le dossier avait été, dans la journée, classé sans suite par le procureur de la République faute de preuves. Vincent Coppolani avait donc déclenché une procédure dite de citation directe par laquelle le plaignant saisit directement le tribunal.

« Mauvaise image »

Par la suite, le dossier Guerry-Gazeau – Coppolani s’était encore quelque peu tendu autour de la question de l’aide juridictionnelle, dispositif légal par lequel une collectivité accepte d’aider financièrement pour rémunérer un avocat par exemple. Selon le code des collectivités, le plaignant l’obtient automatiquement ; pas l’autre partie qui doit solliciter un vote de l’assemblée communautaire. Sans grande surprise, le 17 avril dernier, la majorité de gauche du président Fountaine avait ainsi refusé le soutien juridique à l’une de ses vice-présidentes par 43 voix contre 27 et six abstentions.

Un arrangement a-t-il été trouvé pour calmer le jeu ? « Aucun », assurent les deux parties. Vincent Coppolani a fini par jeter l’éponge, estimant que « le refus de l’aide juridictionnelle était en soi un désaveu public » et que « ce feuilleton judiciaire ne donnait pas une bonne image de l’Agglo », explique-t-il à « Sud Ouest ».

De son côté, Sylvie Guerry-Gazeau aurait préféré que le tribunal tranche, mais ne regrette pas d’avoir dit tout haut que son collègue avait pris la place de quelqu’un d’autre. Deux choses restent certaines : Vincent Coppolani est bien parti au Japon au printemps dernier. Et la justice a perdu son temps pour une banale histoire de voyage.