Charente-Maritime : le projet de parc éolien au large de l’île d’Oléron prend l’eau

Juin 30, 2025 | Royan

Selon le journal « La Tribune », il ne reste – au mieux – qu’un candidat au sein de l’appel d’offres pour développer un parc éolien en mer au large de l’île d’Oléron. C’est peu de dire que l’éolien n’a plus le vent en poupe, tant les contraintes sur le secteur s’amoncellent. Après la tentative de moratoire portée par l’extrême droite, il semble que les projets au large n’attirent plus.

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Ces derniers mois, tous les géants du secteur ont jeté l’éponge : TotalEnergies, RWE, Skyborn-Cobra, Iberdrola ou encore Qair. EDF, lui, a suspendu sa candidature alors qu’il a remporté un appel d’offres similaire en Centre Manche à un prix de l’électricité défiant toute concurrence (45 euros le MWh). Ocean Winds, consortium entre Engie et EDP Renováveis, est le dernier candidat possible.

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Le processus de mise en concurrence défini par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) semble compromis. Elle pourrait soit conclure à l’échec de l’appel d’offres si le candidat restant ne remplit pas les critères, soit le considérer comme le gagnant.

Le maire de Saint-Pierre-d’Oléron, Christophe Sueur, n’est pas surpris et admet que l’échec du projet serait une bonne nouvelle. « Depuis l’ouverture du débat public qui a permis le décalage du projet au large, on se rend compte que c’est une idée destructrice pour l’environnement avec un coût faramineux. Même l’atterrage (le raccordement entre des câbles sous-marins et des câbles souterrains, NDLR) devrait coûter trois fois plus cher que le milliard annoncé. » La présence d’oiseaux migrateurs, la technicité inédite du projet sur des fonds profonds, un prix de vente de l’électricité produite plafonné à 100 euros le MWh, la qualité du gisement de vents, sont autant d’éléments qui ont fait fuir les potentiels investisseurs.

Le résultat final de l’appel d’offres sera dévoilé en juillet. L’absence de vainqueur ne signifie pas forcément l’abandon du projet. Selon des spécialistes, cette défection générale pourrait forcer l’État à revoir à la hausse le prix garanti pour la vente d’électricité.