Avec «Férocité à domicile», la Fondation Pernod Ricard donne la mère à voir
A Paris, une exposition explore l’ambiguïté du lien maternel à travers les œuvres de plusieurs artistes.
«Je n’ai pas de bonnes relations avec ma mère et, à mesure que nos vies avancent, il semblerait que ça empire. Nous sommes toutes les deux prisonnières d’un étroit tunnel intime, passionné et aliénant.» Vivian Gornick a 52 ans quand elle écrit Attachement féroce, livre intime et magnifique qui scrute et gratte la plaie des relations d’une fille à sa mère.
Le titre de l’exposition Férocité à domicile, à la Fondation Pernod Ricard à Paris, évoque directement le livre de la journaliste américaine – sans que le lien soit toujours d’emblée évident entre les œuvres présentées et la thématique développée par la commissaire d’exposition Oriane Durand : l’ambiguïté d’un amour maternel étouffant, parfois jusqu’à la toxicité. Les tentatives d’émancipation et les sentiments en retour de l’enfant devenu grand à sa mère (qu’elle soit biologique ou figure maternelle réinventée, peu importe), culpabilité et ingratitude mêlées.
Dans la vidéo le Nez de ma mère (2021), qu’on écoute calé dans un canapé de daronne, Harilay Rabenjamina interroge sa génitrice, qui avait sévèrement reproché à sa fille d’avoir eu recours à la chirurgie esthétique «pour avoir un nez de blanche»… et qui finalement lui emboîta vite le pas et fit refaire le sien. L’Alleman
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