Par SudOuest.fr
Publié le 28/06/2025 à 11h29.
Mis à jour le 28/06/2025 à
17h34.
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Le maire de Bordeaux l’a annoncé à son homologue d’Ashdod dans un courrier en date du jeudi 26 juin. Il justifie sa décision par les « crimes intolérables » commis par l’armée israélienne dans la bande de Gaza
Il y a un peu plus d’un an, au début du mois de juin 2024, Pierre Hurmic s’était refusé à suspendre le jumelage qui unit depuis 1984 Bordeaux et la ville israélienne d’Ashdod, malgré les opérations militaires lancées par le gouvernement de Benyamin Netanyahou dans la bande de Gaza en représailles de l’attaque du 7 octobre 2023 par le Hamas. Depuis, le maire écologiste a fait évoluer sa réflexion : il a pris la plume, ce jeudi 26 juin, ainsi que l’a révélé Rue89 Bordeaux et que « Sud Ouest » s’est fait confirmer, pour signifier à son homologue Yechiel Lasry qu’il comptait « suspendre toute activité de coopération » entre Bordeaux et Ashdod.
Cette suspension, écrit Pierre Hurmic, durera tant qu’un « cessez-le-feu durable » et un « processus de paix » ne sont mis en place. Le maire justifie sa décision par la situation actuelle dans la bande de Gaza. S’il rappelle le « soutien » de Bordeaux à Ashdod, après les attaques du 7 octobre, et son appel à la « libération des otages » aux côtés de la communauté juive bordelaise, il « déplore, comme beaucoup, que la riposte israélienne dans la bande de Gaza engendre tant de souffrances inadmissibles touchant les populations civiles palestiniennes dont des enfants privés de toute aide humanitaire ».
« Les opérations militaires et les crimes intolérables qui y sont associés choquent de très nombreux Bordelais tout comme l’ensemble de mon équipe municipale. L’escalade et la violence aveugle de cette agression infligée par le gouvernement de M. Netanyahou violent non seulement le droit international mais aussi les valeurs et exigences humanistes que doit incarner notre jumelage », poursuit Pierre Hurmic.
Un changement de doctrine évident, puisqu’en juin 2024, questionné sur une éventuelle suspension du jumelage lors d’un conseil municipal, le maire de Bordeaux avait répondu : « Certains critiquent notre jumelage avec Ashdod, mais nous y sommes très attachés. On ne peut pas laisser dire que le peuple israélien est réductible à ses dirigeants actuels. Au nom de quoi couperions-nous les ponts ? »