La Fête de l’Humanité « menacée » : pourquoi le festival installé en Essonne pourrait être annulé cette année

Juin 26, 2025 | Essonne

Par

Glenn Gillet

Publié le

26 juin 2025 à 12h13

Le journal L’Humanité pourra-t-il faire sa 90e « Fête de l’Huma » ? La tenue de la prochaine édition du festival culturel et politique de gauche censée se dérouler du 12 au 14 septembre 2025 sur la Base 217 en Essonne est « menacée » en ce début d’été en raison d’un manque important de trésorerie, ont fait savoir les organisateurs. Ils expliquent qu’ils doivent réunir un million d’euros « avant fin août » pour permettre à leur « Fête », qui a rassemblé 450 000 personnes en 2024, de perdurer au moins une année de plus. Un appel aux dons a été lancé.

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« Le coût de l’événement a doublé en 10 ans »

Sur la page dédiée à cette campagne de financement, les organisateurs de l’événement sont catégoriques : « A ce jour, nous n’avons pas la trésorerie nécessaire pour assurer le montage et la tenue de la Fête de l’Humanité. Les coûts pour assurer un événement culturel et populaire d’une telle ampleur explosent ». La tenue des concerts de Gims, Patti Smith, Théodora ou encore Eddy de Pretto sont donc incertains, de même que la tenue des nombreux autres concerts, animations et moments d’échanges organisés.

Contacté par Actu Essonne, Anthony Daguet, secrétaire général de la Société nouvelle du journal l’Humanité (société éditrice du média et organisatrice de la Fête de l’Humanité) développe : « Nous avons constaté que les coûts de production de la Fête en 2024 et ceux qui nous sont annoncés en 2025 augmentent fortement. Il faut savoir que le coût de l’événement a doublé en 10 ans ».

Les causes de cette augmentation sont multiples : l’inflation généralisée post-covid, des dépenses supplémentaires en matière en lien avec des normes rehaussées en matière de sécurité, d’accueil et de transport du public avec des navettes, ou encore des investissements pour aménager le site et le rendre plus accessible, notamment pour les personnes en situation de handicap. Sans oublier une autre inflation, celle des « coûts artistiques » comprenant notamment les cachets versés aux artistes, qui explosent depuis plusieurs années.

Déjà 150 000 récoltés

« Les recettes issues de la billetterie commerciale ne nous seront versées qu’après l’événement. Mais en attendant, nous avons des prestataires chargés du montage et de l’organisation, à payer dès à présent. Nous sommes donc bien dans une logique d’avance des frais » qui « crée ainsi une tension sur la trésorerie », détaille Anthony Daguet. D’autant que les recettes issues de l’activité « journal » de L’Humanité, qui permettait historiquement de financer le festival, se sont réduites en raison de l’augmentation des « frais d’impression, de distribution, notamment postaux ».

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Le responsable confie que « c’est toujours un peu tendu niveau trésorerie l’été. Mais il y a des années plus difficiles que d’autres. Ce n’est pas la 1ère fois que cela impacte l’organisation de la Fête ». Pour autant, il se dit « convaincu » que « la générosité des lecteurs et des amis » permettra, comme par le passé de « lever nos craintes ». À ce stade, la campagne de financement a permis de réunir 15 % sur l’objectif du million d’euros (soit 150 000 euros), selon la jauge affichée sur la page de levée de fonds.

Au-delà de la seule question du festival, le journal lié au Parti communiste a régulièrement appelé aux dons au cours des dernières années, notamment lorsqu’il s’est retrouvé en situation de cessation de paiements en 2019. Un appel à la générosité permettant de récolter 4 millions d’euros avait alors permis de renflouer les caisses. La Fête de l’Huma 2025 parviendra-t-elle, elle aussi, à remettre ses comptes dans le vert ?

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