Infographie. Saint-Pée-sur-Nivelle à la Une : une impasse sur l’enjeu du logement social

Juin 26, 2025 | Saint-Pée/Biarritz

Défi parmi les défis à relever dans les années à venir pour Saint-Pée-sur-Nivelle, la production de logements sociaux. Le parc immobilier de la commune en compte moins de 8 % à ce jour, soit environ 250 logements (1). Et le grand retard pris sur les impératifs de la loi de Solidarité urbaine (SRU), qui en impose 25 %, soit un total de 824 logements sociaux, va encore coûter cette année 220 000 euros de pénalités à la commune.

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Volontaire pour mieux faire, le maire Bernard Elhorga a signé récemment avec l’État un contrat de mixité sociale dédié à cet enjeu. Ce document cadre fixe pour ambition d’atteindre un total négocié de 788 logements sociaux (au lieu des 824 initialement comptés). Selon le premier objectif triennal, la municipalité devrait précisément justifier de la livraison de 136 logements supplémentaires dès 2027, autant en 2030 et en 2033…

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Infographie « Sud Ouest »

À l’image de ce qui a été fait et dit à Urrugne, l’édile a cependant prévenu préfet et administrés qu’il ne pourra pas faire de miracle en la matière. « Même si on avait une baguette magique et qu’on arrivait à réaliser tout ce qu’on espère pouvoir réaliser, on serait à 400 nouveaux logements, donc environ 200 nouveaux logements sociaux, loin des objectifs imposés », redit-il dans le cadre de cette série.

Du foncier rare et cher

Les marges d’intervention sont d’autant plus limitées que le haut risque d’inondations limite les zones d’extension ou de réhabilitation. Que le foncier privé est de plus en plus rare et cher. Et que le foncier communal, hors forêt, ne compte plus qu’une seule parcelle constructible. « On parle d’à peine 15 000 mètres carrés, rien de significatif », annote Bernard Elhorga. S’ajoute une situation financière très dégradée, qui réduit les possibilités d’aider les promoteurs et bailleurs à racheter et lotir des parcelles.

Le maire regrette par ailleurs l’abandon d’un projet de 52 logements qui était porté depuis plusieurs mois par Carmen immobilier dans le quartier Helbarron. La présence de scarabées pique-prunes imposait une compensation environnementale. « Malgré les efforts de Carmen et l’intervention d’une filiale spécialisée de la Caisse des dépôts, aucune solution n’a pu être trouvée », informe-t-il.

Des projets 100 % sociaux en vue

Alors que le PLU de septembre 2022 impose (seulement) 50 % de logements sociaux pour tout nouveau programme immobilier, Bernard Elhorga évoque avec plus d’espoir quatre projets 100 % sociaux en vue au bourg et à Ibarron. Il s’arrête plus longuement sur l’un d’eux, qui intègre un volet d’inclusion de personnes porteuses de handicap.

Un projet nourricier à Ibarron

Un autre projet est mis en avant, sur du foncier agricole situé dans le quartier Ibaron. Bernard Elhorga révèle qu’il a engagé des discussions en vu d’acheter une parcelle d’environ 4 hectares pour y faire du maraîchage. Selon son idée, la commune en serait propriétaire et elle vendrait des parts sociales aux particuliers qui souhaiteraient s’associer. Le montage juridique et financier reste à définir mais la propriétaire des terres aurait donné son accord de principe.

Le gardien des deniers publics dit aussi que le contrat signé avec l’État a permis de récupérer 80 000 euros, via le programme Territoire engagé pour le logement porté par la Communauté d’agglomération Pays basque. Une somme qui sera affectée à la réalisation de l’opération immobilière sociale et inclusive, dans le quartier d’Ibaron.

Aucune piste efficiente ne peut en revanche être espérée du côté des logements vacants. Près de 150 avaient été fléchés par les services l’État. « On a vraiment épluché toutes les adresses et, au bout du compte, la dizaine qui restent le sont toutes pour des raisons bien spécifiques, liées soit à des subdivisions soit à de la vétusté », précise Bernard Elhorga.

(1) 249 étaient comptés au 1er janvier 2024. Mais ce nombre a baissé sous l’effet des bascules de résidences principales en secondaires actées depuis la mise en œuvre de la réforme de la compensation