Saint-Pée-sur-Nivelle à la Une : regard sur les hommes et les femmes qui font la vie et fondent l’identité de la commune

Juin 23, 2025 | Saint-Pée/Biarritz

La commune de Saint-Pée-sur-Nivelle, choisie par l’ancien ministre Bruno Le Maire pour établir sa résidence secondaire, est aussi celle qui a séduit l’ancien footballeur et commentateur Jean-Michel Larqué. « Sud Ouest » s’est intéressée à d’autres personnalités qui fondent l’identité senpertar et participent chacun à leur manière, à la vie quotidienne locale.

1 Jean Sauvaire, de l’histoire au roman

Jean Sauvaire.
Jean Sauvaire.
Thierry Jacob

« Apprendre la langue basque m’a initié aux traditions et à la culture du Pays basque et j’ai voulu à mon tour participer à la mise en valeur du patrimoine et le développement des activités culturelles dans ma commune… » Des paroles aux actes, le Senpertar créé en 2008, avec Pello Fagoaga, l’association culture et patrimoine Senpere, qui compte aujourd’hui 700 membres. Jean Sauvaire est aussi un auteur prolifique de six romans historiques dont le Pays basque est le dénominateur commun. « Le dynamisme de la vie associative de Saint Pée est son trésor » dit-il. Quand il n’écrit pas ce touche-à-tout utilise les gradines et la boucharde chères aux sculpteurs. Son actualité c’est l’édition d’un nouvel ouvrage. Augerot, un seigneur de Senpere, en sera le héros.

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2 Cathy et Dany, gardiennes de la presse

Cathy Jorrajuria et Dany Fournier.
Cathy Jorrajuria et Dany Fournier.
Thierry Jacob

Cathy Jorrajuria et Dany Fournier sont à la tête de la maison de la presse librairie du centre bourg, comme leur mère et leur grand-mère avant elles. Ouvert 7/7 jours, l’établissement occupe un endroit stratégique au cœur d’un village qu’elles ont vu évoluer. positivement. « L’aménagement de la déviation a été le détonateur de l’amélioration de notre qualité de vie. C’est un autre village. Il manque seulement un produit identitaire », témoignent celles qui avaient privilégié au temps de l’union commerciale de miser sur la pelote.

3 Beñat Darrigues, l’optimiste qui se lève tôt

Beñat Darrigues.
Beñat Darrigues.
Thierry Jacob

Dans deux ans, on fêtera le cinquantenaire de la boulangerie Darrigues. Beñat Darrigues en est le maître des lieux depuis 1997. Incontournable au village et investi depuis toujours dans sa vie sociale et associative (comité des fêtes, rugby, pelote, batterie fanfare…), il fut un temps président de l’union commerciale locale, à l’origine avec le poissonnier Ramuntxo de la nouvelle dynamique du marché du samedi matin. Le duo a ensuite placé sur le calendrier de mai la fête identitaire qui manquait au village, celle de l’agneau. « C’est compliqué de rassembler mais cette manifestation montre, qu’ensemble, on peut des choses sympas », note-t-il.

4 Magali Zubillaga, la fidèle d’Arretxea

Magali Zubillaga.
Magali Zubillaga.
Thierry Jacob

En 2001, Magali Zubillaga franchissait pour la première fois les portes du collège Arretxea, CAPES d’espagnol en poche. Vingt-cinq ans plus tard, la bascophone de 48 ans y est toujours et elle occupe, en plus de sa position d’enseignante, le poste de principale de l’établissement. « Je m’y suis tout de suite senti très bien, au milieu d’une équipe dynamique et dans une ambiance familiale. C’est toujours le cas aujourd’hui », dit-elle alors que le collège accueille désormais 300 élèves, au maximum de sa capacité. Ses objectifs : agrandir l’établissement et faire vivre la filière bilingue basque actuellement choisie par un tiers des collégiens.

5 Claude Leconte, baroudeur de l’associatif

Claude Leconte.
Claude Leconte.
Thierry Jacob

Claude Leconte est la voix depuis vingt-cinq ans des verts et noirs. Elle résonne si bien, les dimanches de rugby au stade du château, que nombre de Senpertars du bourg peuvent suivre l’évolution depuis leur jardin… Il serait toutefois réducteur de confiner le Senpertar de 86 ans dans ce rôle de speaker. Le bénévolat fait partie de son ADN. Véritable couteau suisse du monde associatif, il a depuis cinquante ans assuré les relations publiques du SPUC omnisports, le secrétariat, l’intendance et la présidence de la section rugby, et l’animation de Culture et patrimoine Senpere, dont il gère toujours la communication. Il a par ailleurs créé et anime avec passion le club photo Arranonen Begia.

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6 Pantxika Telleria, la dame de Larreko

Pantxika Telleria.
Pantxika Telleria.
Stéphane Bellocq

La dame de Larreko, c’est comme cela que l’appellent certains jeunes du village. Cela fait dix ans que la compagnie Elirale et sa chorégraphe y sont installées. « Un outil de travail magnifique, qui nous permet d’amener la danse au plus près des habitants », , apprécie Pantxika Telleria. Sa passion de la danse est mise à profit de tous. La création jeune public (Ninika, Mamuka) ou tout public (Artha, O !, Fuga) d’Elirale s’accompagne ainsi de nombreux temps de médiation culturelle. Chorégraphe et danseurs ne comptent pas s’en tenir là. Ils quittent en effet le Pays basque dans quelques jours pour participer au Festival d’Avignon. Une première pour Elirale !

7 Mikel Guerendiain, sportif et grand gourmand

Mikel Guerendiain.
Mikel Guerendiain.
Thierry Jacob

Petit-fils et fils de commerçants du village, le rugbyman Mikel Guerendiain a concilié sa passion du sport et de la gourmandise on ouvrant il y a six ans sur la zone Lizardia son grand « Kinka », en français « câliner », « prendre soin ». « Ce sont à la fois mes qualités et mes défauts », sourit-il. Le premier adhérent du SPUC Rugby, pas mécontent de la dynamique commerciale de ce plateau de 3 500 mètres carrés mêlant sport et restauration, défend un concept « novateur » ; « ouverts à tous les profils et à tous les niveaux, aux associations comme aux particuliers ou aux entreprises ». « Notre idée était de faire de cet espace un lieu de vie. Je pense que nous y sommes parvenus », pousse le quadragénaire Senpertar.

8 Les frères Fourt-Arteaga, à la source de la liqueur

Camille et Benjamin Fourt-Arteaga.
Camille et Benjamin Fourt-Arteaga.
Egiazki

L’aventure d’Egiazki a commencé il y a onze ans au quartier Olha, dans leur maison familiale. Benjamin et Camille Fourt Arteaga, qui ne se voyaient pas quitter leur commune, décident d’y commercialiser un patxaran artisanal, réalisée localement. Après de longs mois de recherche, le duo à la source d’un grand regain d’intérêt pour les liqueurs basques, à l’étroit, a pu s’établir sur la zone Lizardia. L’adresse mêle unité de production, espace de vente et dégustation et bar. La petite entreprise devenue grande unit désormais neuf salariés. Leur fierté : miser sur le 100 % local. La maîtrise de la production s’appuie notamment sur un verger de 650 pommiers et 150 prunelliers.

9 Cédric Béchade, l’étoile du quartier Helbarron

Cédric Béchade.
Cédric Béchade.
L’Auberge basque

Cela fait dix-huit ans que Cédric Béchade a investi L’Auberge basque, sur les hauteurs de la vieille route de Saint Pée. « Nous avons atteint notre majorité », plaisante celui qui, avec une étoile Michelin obtenue dès sa seconde année d’exploitation, en 2009, est la locomotive de la restauration locale. « Elle est bien ancrée ici et on s’efforce de la cultiver », dit-il en défendant une démarche 100 % producteur, qui tend vers le 100 % locavore. Pour lui, le qualificatif d’étape gourmande n’est pas galvaudé. « Les restaurateurs historiques du village ont su se renouveler. Quand je regarde d’autres localités je me dis que nous n’avons vraiment pas à rougir. »

10 Carricaburu père et fils, gardiens de la terre

Xan et Mathieu Carricaburu.
Xan et Mathieu Carricaburu.
Thierry Jacob

À Motxoa, Mathieu et Xan Carricaburu ont du mal à donner un âge à leur ferme plus que centenaire. « Nous avons toujours été là, nos parents, nos arrière-grands-parents. Nous n’avons connu que cet endroit », lâchent-ils depuis leur tracteur. Témoin de l’évolution de l’agriculture locale, Xan, le papa, évoque avec une nostalgie non feinte la disparition au fil des années des petites exploitations au profit des moyennes, comme la sienne. Son fils Mathieu a pris la relève. Avec environ 60 hectares de terre et deux élevages de vaches laitières et de brebis, chez les Carricaburu, ce n’est pas le travail qui manque, c’est le temps.