Les plus de 50 ans se souviennent peut-être de ces tapis roulants dans les hypermarchés où les clients venaient déposer les bouteilles de vin consignées en échange d’un avoir. Aujourd’hui, on parle plutôt de « bouteilles réemployables ». À Bordeaux et dans les environs, il existe 35 points de collecte perpétuant ce mode de récupération à visée écologique. La liste de ces magasins, le plus souvent bio, est affichée dans le pavillon Green Box. Situé en face de l’entrée D de Bordeaux fête le vin, à hauteur de la place des Quinconces, ce chalet en bois a l’avantage d’être rafraîchi par un agréable courant d’air, ce qui permet de prendre le temps de s’informer, en dépit de la chaleur actuelle.
>> Tous nos articles sur Bordeaux fête le vin
En vertu de la loi Agec (Anti gaspillage pour une économie circulaire), les entreprises qui mettent sur le marché des emballages ménagers individuels devront « passer à 10 % de réemploi ». Cela vaut pour tous les contenants, du pot de yaourt à la bouteille de vin. Depuis le 12 juin, quatre régions testent ce grand retour de la consigne, la Bretagne, les Pays de la Loire, la Normandie et les Hauts-de-France. « Cette loi s’imposera en 2027 à partir de 10 000 bouteilles par an vendues sur le marché français, explique Caroline Prêtet Lataste, responsable environnement pour le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux, qui a conçu ce stand pédagogique. Les grandes enseignes, sur le même principe, sont soumises aux 10 % sur leurs marques propres. » Le système existe déjà depuis 2023, mais de façon moins élargie.
Le réseau national Vrac et réemploi a répertorié les bouteilles de vin actuellement aptes à une réutilisation. « Il y en a une dizaine », de forme bordelaise ou bourguignonne. Sur les étalages, les vins ainsi conditionnés sont signalés par le logo « Rapportez-moi pour réemploi ». En Gironde, une société comme Luz Environnement, à Verdelais, s’est spécialisée dans ce rigoureux processus de nettoyage. « Longtemps, pour lutter contre la contrefaçon, on avait tendance à mettre des étiquettes très adhésives, remarque Caroline Prêtet Lataste. Mais pour le réemploi, il faut qu’elles puissent s’enlever facilement au lavage ». Parallèlement, les principaux verriers français travaillent à des modèles spécifiques où le mot « réemployable » sera gravé dans la bouteille.
Quel est le montant de la consigne ? « Il y a une commission nationale, la commission de consignation, qui est en train de définir le prix pour chaque contenant », rapporte Caroline Prêtet Lataste. En attendant, ces suppléments remboursables en coupon, en bon d’achat ou en monnaie une fois la bouteille ramenée sont variables d’une enseigne à l’autre.
Un exemple girondin : depuis 2024, la totalité des bouteilles produites par Aurélia Souchal-Caumont sont « réemployables », ce qui a valu le 18 juin à la propriétaire du Domaine du Salut, à Cérons, de se voir décerner le prix Coup de cœur du concours Millésime d’Adelphe.