Depuis cinq ans, Étienne Paturaud qui vit près de Surgères, consacre son temps libre au canicross qu’il pratique à haut niveau. « J’ai fait du rugby et je faisais déjà de la course à pied. C’est l’esprit de compétition qui m’a poussé à essayer d’aller le plus loin possible », raconte ce commercial de 27 ans. Il a débuté avec son chien Rio, un braque de Weimar qui a cinq ans, au club Dog trotters (basé à Chambon). « Il réunit des pratiquants d’activités sportives en traction avec son chien. C’est un très bon club pour commencer, découvrir et s’initier à la compétition pour le plaisir », souligne Étienne. Il a ensuite progressé, et avec sa compagne Sandra, qui partage sa passion pour le canicross, ils ont adopté Nita et Théa, des jumelles Greyster (en plus de Nunka, Border Collie de 4 ans et Saiko, Berger australien de 6 ans). « Le Greyster est une race ancienne de chien de course qui est un croisement de Lévrier Greyhound et de Braque allemand, donc ils ont la puissance et la vitesse ».
Jusqu’à 22 km/h
Depuis deux ans, Étienne a rejoint le club Sport canin team 16 (SCT16) à Saint-Mard, dont la cinquantaine d’adhérents a des objectifs compétitifs. Et l’année 2024 a été particulièrement fructueuse. Avec sa chienne Nita, ils ont remporté la coupe de France et d’Europe de canicross, et se sont classés troisièmes au niveau mondial. « C’est un format de course de sprint sur des distances de 3 à 6 kilomètres à une vitesse entre 20 et 23 km/h. Tout seul, j’atteins entre 19 et 20 km/h et avec ma chienne je peux aller jusqu’à 22 km/h », explique Étienne avant d’ajouter : « Le plus difficile dans le canicross est de gérer les fluctuations dans la course tout au long de la saison. La régularité de l’entraînement est aussi parfois un peu dure à tenir mais si je ne cours pas pendant deux jours, je deviens un peu chiant ».
« Je dois aussi caler sa foulée avec la mienne et apprendre à bien gérer mon effort »

Johan Chambrier
Pour maintenir son niveau, il est coaché par Valentin Rouvier, triathlète professionnel qui a remporté le triathlon de Châtelaillon-Plage en mai 2025. « Il me programme mon planning d’entraînement et celui de ma chienne car c’est compliqué de le faire soi-même. On a tendance à vouloir en faire trop ou pas assez ». Étienne court tous les jours au moins 10 kilomètres, soit en moyenne entre 80 et 100 kilomètres par semaine. « C’est un sport assez traumatisant, on encaisse pas mal de chocs sur les pistes et avec les pierres et les racines on peut facilement se blesser donc je fais en plus du renforcement musculaire. Je dois aussi caler la foulée de Nita avec la mienne et apprendre à bien gérer mon effort ». À partir de septembre, il suivra également une préparation mentale pour mieux gérer son stress lors des compétitions.

Étienne Paturaud
Bien-être animal primordial
Le planning est aussi chargé pour sa chienne. « En dehors de la saison des compétitions, qui se déroule entre septembre et avril, Nita a chaque semaine une séance de traction, en courant, à trottinette ou à vélo, deux séances de natation dans un étang ou un lac et 30 à 40 minutes de course libre à côté du vélo ». Pendant la saison des compétitions, elle fait six à sept sorties par semaine de 30 minutes en course libre à côté du vélo et deux séances de traction. « Lors des championnats, la durée de la course est calculée en fonction de l’hygrométrie pour avoir une durée d’effort adaptée afin de ne pas mettre le chien en danger », ajoute Étienne avant de poursuivre : « Le bien-être de l’animal est primordial, je forme un binôme avec ma chienne et elle vit avec moi au quotidien, c’est un membre de la famille. Le chien est à son plus haut niveau entre trois et six ans, puis il est en préretraite ». Comme pour tout athlète, sa santé est suivie régulièrement par un vétérinaire. Elle bénéficie aussi de séances d’ostéopathie et au quotidien d’une alimentation adaptée riche en protéines et avec plus de calories.

Étienne Paturaud
Objectif championnat de France
La prochaine étape pour le binôme sera le championnat de France de canicross en novembre 2025 au Mans. « On n’ira pas aux championnats du monde qui se dérouleront aux États-Unis en octobre car c’est trop contraignant et le budget est trop élevé », indique Étienne. Et d’ajouter : « J’ai quelques sponsors et partenariats qui me permettent de bénéficier de réduction sur l’alimentation et l’équipement mais j’ai demandé une bourse pour les sportifs de haut niveau au Conseil départemental pour me soutenir ». En effet, il consacre déjà environ 5 000 euros par an à sa passion mais ses performances ne lui rapportent quasiment pas d’argent et les déplacements, souvent dans la région lyonnaise, dans les Vosges ou en Alsace sont coûteux.
Pour suivre Étienne et Nita : Instagram@etienne_canicross