Ce mardi, une trentaine de collégiens, dont onze venus de la Réunion et de la Martinique, ont pris part à la quinzième édition du trophée d’Impro culture et diversité. Organisé cette année au théâtre Marigny à Paris, ce concours est une véritable école de confiance en soi et d’éloquence pour les élèves.
Sur la scène du théâtre Marigny, nichée non loin des Champs Élysées à Paris, les onze collégiens ultramarins qui ont participé au trophée d’Impro culture et diversité ce mardi, avaient des allures de professionnel du monde du spectacle. Ce programme, Imaginé en 2010 par Jamel Debbouze et Marc Ladreit de Lacharrière (président de la fondation culture et diversité) offre chaque année à des collégiens issus de l’éducation prioritaire ou de territoires ruraux, l’occasion d’exprimer en public leur talent et de gagner en confiance. « Je suis quelqu’un, de base, qui n’aime pas parler aux gens », confie Kamilla, originaire de Mayotte, mais scolarisé à la Réunion. « Ma mère m’a forcée à venir ici et à commencer le théâtre, je commence à y prendre goût et je pense que là, je suis en train de perdre ma timidité. Je deviens plus sociable. »
•
©Samuel Piqueur / France Télévisions
Au-delà d’être humoristique, le théâtre d’improvisation peut donc être vu comme une thérapie. « Les élèves qui dans le milieu scolaire sont timides ou impressionnés par l’environnement, le théâtre d’improvisation leur donne toutes les possibilités. C’est-à-dire, d’être qui ils veulent, leader, un personnage qu’ils ont découvert dans une BD la veille, ils peuvent être toutes les références qu’ils veulent », explique Valentin Bonnefoy, coach de la délégation martiniquaise.
D’autres collégiens, plus à l’aise sur scène et devant le public, s’imaginent déjà un futur sur les planches. « J’aimerais bien devenir humoriste », glisse Elyas, originaire du Lamentin en Martinique. Mais il veut encore se donner le temps de la réflexion. « Je veux encore faire beaucoup de théâtre pour voir et me décider fermement« , poursuit-il.
•
©Samuel Piqueur / France Télévisions
Le but premier de ce programme « n’est pas de créer des improvisateurs professionnels, mais plus de faire découvrir une discipline qui leur permet de s’exprimer et de découvrir des choses sur eux-mêmes et d’en apprendre sur les autres« , comme le précise informe Manon Retailleau, chargé de mission à la fondation culture et diversité. « C’est un outil de liberté pour oser aller à la rencontre de l’autre », complète Valentin Bonnefoy. Un message reçu cinq sur cinq par Nadya de La Réunion, âgée de 14 ans. »Je ne connais pas grand monde ici, mais j’adore déjà mon équipe et les gens que j’ai pu rencontrer. Ce concours représente beaucoup pour moi, car ça me donne la possibilité de travailler avec des gens de différentes cultures, et comme on est mélangé, je vais pouvoir sociabiliser avec d’autres personnes ».
Si cette journée de mardi est plutôt bonne enfant, et sous le signe du plaisir, le volet pédagogique n’est pas mis de côté. « On travaille en étroite collaboration avec le ministère de l’Éducation et de la culture, pour créer des ponts avec le programme scolaire« , informe Manon Retailleau, chargée de mission à la fondation culture et diversité. » On a par exemple dans le concours, une catégorie qui s’appelle à la manière de Molière et qui permet aux jeunes de travailler Molière en tant qu’auteur et ensuite d’improviser à leur manière. On a ensuite une catégorie qui est constituée de dix mots et que les jeunes doivent découvrir au cours de l’année pour pouvoir improviser dessus. Cette année, c’est dis-moi dix mots autour de la planète« , détaille-t-elle.
Après s’être affrontés dans plusieurs matchs, les jeunes collégiens terminent leur journée par une soirée de gala, où se tiendront des duels d’improvisations entre anciens participants de ce Trophée d’Impro culture et diversité.