Durant la Révolution, Corme-Royal, commune de 1 800 habitants à l’ouest de Saintes, était nommée Corme-la-Forêt. Autres temps, autres mœurs. Aucune révolution ne se prépare dans cet agréable bourg de Saintonge, doté d’un panel de commerces et de services, école, pharmacie et cabinet médical compris, sauf à considérer une campagne électorale comme l’amorce d’une révolution de palais.
Bien qu’ici, point de monarque ni de prince (s), il y a des postulants. Une forêt de postulants en additionnant les 21 candidats de chacune des 3 listes (paritaires, hommes-femmes) en course pour les municipales de l’an prochain.
Ancien gendarme, Alain Margat, 74 ans, est maire depuis 2014. Il entend repartir pour un troisième mandat, de façon à réaliser ce qu’il n’a pas pu faire en douze ans. « Nous avons géré la dette. Par conséquent, on a accumulé du retard dans les investissements », dit-il.
C’est ce que pointe précisément un de ses concurrents tête de liste, David Blanco, infirmier libéral de 50 ans qui, depuis un an, se prépare avec ses colistiers. Pour eux, Corme-Royal s’apparente à une belle endormie. « Dans ce mandat, comme le précédent, il ne se passe rien. Le maire clame que la commune n’a pas d’argent sauf que la réalité des comptes est tout autre ».
Régis Combeau, adjoint sortant et jeune retraité de 62 ans, est lui aussi candidat au fauteuil de maire. À l’écouter, il n’a eu de cesse d’être « humilié » par les propos du premier magistrat en place. « Cela fait dix ans que ça dure. Je suis resté à mon poste d’élu pour rendre service aux habitants. Il n’y a aucun débat possible au sein du Conseil, tout est cadenassé. Le maire se précipite aujourd’hui à mettre en place des projets, exemple le City stade. Cette année, il veut une super fête de la Saint-Louis en août, alors que pour les éditions précédentes, il mégotait sur tout ».
Et que pense Alain Margat de ses challengers ? « Rien ! », répond-il, pas pressé d’entrer dans le vif de la campagne. En tout cas, Corme-Royal est vernie. Son plateau de candidats garantit une vitalité démocratique.