En 2017, un habitant de Taugon rencontre une retraitée veuve de Surgères via un site de rencontres. Ce dernier est marié, mais sa femme est hospitalisée depuis un an environ dans un état grave. Ensemble, ils vivent une histoire difficile à qualifier. « Nous n’étions pas un couple, mais elle m’avait proposé de venir vivre chez elle, et je l’aidais dans son quotidien », raconte l’octogénaire devant le tribunal de La Rochelle ce jeudi 12 juin 2025.
Si bien qu’il en vient à utiliser sa carte bancaire, remplir ses chèques et même faire des virements depuis ses comptes en banque. « C’était pour faire les courses », « c’est parce qu’elle avait du mal à écrire », « c’est parce qu’elle ne savait pas se servir d’un ordinateur » : le retraité a réponse à tout. Mais plus que l’usage des moyens de paiement, c’est la destination des sommes qui posent question : des frais d’avocat et des soins dentaires pour lui, un moteur pour son bateau et même, le remboursement d’une partie de son crédit immobilier. Il est également mis en cause pour avoir utilisé les moyens de paiement de la veuve, une fois cette dernière décédée en 2020. Un abus de faiblesse estimé à plus de 100 000 euros en trois ans selon les enfants.
« Vous l’aidiez dans son quotidien, mais ces sommes n’étaient pas pour elle ? », l’interroge le président du tribunal. « Elle me disait que ses enfants auraient assez d’argent, et qu’il fallait juste qu’on en profite », se défend le prévenu. « Si elle était si dépendante de vous, c’est qu’elle n’était plus en pleine possession de tous ses moyens ? », renchérit le magistrat. « Si elle était si sénile, pourquoi ses enfants ne l’ont pas mis sous curatelle ? », rétorque le retraité, tout en brandissant la reconnaissance de dette qu’il avait signée concernant le crédit immobilier. Dette qu’il n’a finalement jamais remboursée.
L’avocate du prévenu exclura toute situation d’emprise dans sa plaidoirie. L’octogénaire avait été condamné pour faux et usage de faux lors d’une première affaire l’opposant aux enfants de cette dame. Il a cette fois-ci été relaxé par le tribunal.