« Un guet-apens homophobe par semaine ; 79 % des femmes trans éprouvent un sentiment de rejet ; 4 800 infractions anti-LGBT enregistrées en 2024. » Ce samedi 14 juin, Fanny Guerrin du Collectif féministe saintais, micro en main, égrène ces situations malheureusement bien réelles. « Ces personnes sont là, elles participent à l’effort collectif, c’est votre comptable, votre médecin, ils se réclament à être des citoyens comme les autres. Alors privilégions l’union à la division. » Salve d’applaudissements tandis que la place Bassompierre, où le Village des fiertés est implanté, continue de se remplir.

É. L/SO
« C’est de la visibilité »
La première Marche des fiertés, organisée par plusieurs collectifs et associations (1), s’apprête à faire ses premiers pas à Saintes, avec 350 personnes, toutes générations confondues. Un beau score pour une ville de la taille de Saintes avec 25 000 habitants. Toutes et tous sont venus assister à cet événement destiné à donner de la visibilité et affirmer les droits des personnes LGBTQIA +. Pancartes et banderoles aux messages revendicatifs (« C’est marrant de rager contre des gens qui s’aiment », « Nous sommes tous antifascistes », « Unissons nos voix pour faire valoir nos droits »…), drapeaux arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBTQIA +.
Mais avant ça, elle reçoit la bénédiction des Sœurs de la perpétuelle indulgence (SPI) : « Jouissez de la vie et de vos corps », lance Clito de Saint-Phallus, la sœur au porte-voix en conclusion. Les SPI, nées aux États-Unis à la fin des années 1970, militent contre l’homophobie. Un couvent a été créé près de Saint-Jean-d’Angély il y a quelques années. « La Marche des fiertés, c’est une fête, c’est de la visibilité, ça permet d’ouvrir l’esprit des gens », confie la sœur en tête du cortège, sifflet à la main.
Musique à fond, chants, slogans – comme « la jeunesse emmerde le Front national » – rythment la déambulation bon enfant dans les rues de Saintes. Croisée dans le cortège, Fanny Guerrin est aux anges : « Je suis absolument ravie du monde. C’est un vrai moment de partage, ça fait du bien d’être unis en ces temps difficiles. »

É. L/SO
« C’est un vrai moment de partage, ça fait du bien d’être unis en ces temps difficiles »
Hommage à Gaza
Au passage du cortège, certains badauds immortalisent la scène avec leur téléphone, d’autres applaudissent et quelques-uns rallient la fière troupe. Après avoir traversé le centre-ville rive gauche, les quelques centaines de participants sont repassées par le pont Palissy, direction l’avenue Gambetta et la rue de l’Arc-de-Triomphe. Sur le pont, une longue et belle minute de silence en hommage aux victimes du génocide à Gaza, en Palestine. Avant de remettre le son à fond et finir cette première marche sans incident.
La fin de journée s’est poursuivie à l’Œil du silo où la Silopride a pris ses quartiers jusqu’à 2 heures du matin avec des show drag, des stands queer, table ronde et bien sûr des DJ sets pour continuer de danser et célébrer cette première édition.
(1) Le Collectif féministe saintais avec le CIDFF17, le Refuge, la Ligue des droits de l’homme, la CGT…

É. L/SO

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