« À bientôt, bon vent ! » : à La Rochelle, une exposition retrace l’histoire de l’émission culte « Thalassa »

« La mer, c’est ce que les Français ont dans le dos quand ils sont sur la plage. » Ce mot d’Éric Tabarly trempé d’amertume résume le désintérêt d’une grande partie du pays à l’égard de l’océan jusqu’au milieu des années 70. Jusqu’à l’apparition sur le petit écran d’un générique avant-gardiste, signé Gérard Marinelli, sur une musique de Guy Pedersen.

En 1975, un journaliste baroudeur s’embarque avec des équipages, filme les gens de mer comme personne auparavant. « Thalassa » fait souffler un vent nouveau sur le paysage audiovisuel français. Un demi-siècle après, le Musée maritime de La Rochelle rend hommage à l’émission culte de la troisième chaîne et à son créateur, Georges Pernoud, avec une exposition (1) inaugurée vendredi 13 juin (17 heures). Peu avant, une cérémonie officialisera le changement de nom du Forum des Pertuis réhabilité, qui s’appellera Centre des congrès Georges-Pernoud.

L’exposition retrace le parcours du présentateur, dont l’histoire se confond avec celle de « son » émission, diffusée dans plus de 90 pays. L’idée lui vient au cours de la première édition de la Whitbread, course autour du monde en équipage, en 1973. Rédacteur en chef adjoint de la nouvelle chaîne FR3 en 1975, Georges Pernoud ouvre cette fenêtre – ce hublot – hebdomadaire sur la mer. Le public s’y engouffre, des vocations se révèlent, comme le dévoile l’exposition, où le plateau de « Thalassa » a été reconstitué, ainsi que la maquette de la « péniche », le studio flottant aménagé sur la Seine en 1998.

D’autres bateaux doivent beaucoup à l’émission, du « Bel Espoir » du père Jaouen au « Marité », à bord duquel l’équipe de Pernoud fait un tour de France en 2004, en passant par « L’Hermione », dont le chantier a fait l’objet de plusieurs reportages, et les petits Optimist de la Promotion classes de mer en 1985. Les richesses des océans y sont sublimées, de même que sont dénoncés les outrages qu’ils subissent. Une sensibilité écologique se développe. Le fondateur disparaît en 2021, mais son œuvre perdure, portée désormais par Diego Buñuel. « À bientôt, bon vent ! », comme disait Georges Pernoud.

(1) « Génération(s) Thalassa », du 13 juin 2025 au 31 août 2026.