Les candidats RN aux municipales de 2026 dans le Loiret espèrent surfer sur le succès du meeting de l’extrême-droite qui a eu lieu lundi à Mormant-sur-Vernisson. Le pari reste immense, car le RN n’avait été présent dans aucune commune de + 1 000 habitants aux municipales de 2020 dans le Loiret.
Mormant-sur-Vernisson, petite village de 133 habitants près de Montargis, s’est transformé en capitale de l’extrême-droite lundi : plusieurs milliers de personnes se sont retrouvées dans la cour d’une ferme aménagée en salle de meeting en plein air pour applaudir Marine Le Pen et Jordan Bardella, les leaders du Rassemblement national, mais aussi des figures de l’extrême-droite européenne comme l’Italien Matteo Salvini ou le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Il s’agissait officiellement d’une « fête de la victoire », un an après les gros scores des partis populistes et souverainistes lors des élections européennes de 2024. Mais c’est bien connu, une élection peut en cacher une autre, et certains dans la foule avaient clairement en tête une autre échéance : celle des municipales de 2026.
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Côme Dunis espère « un effet Mormant-sur-Vernisson »
« Nous voici rassemblés dans le Loiret, au cœur battant de cette France que nous aimons tant, a lancé à la tribune Jordan Bardella. Ici, autour de nous, tout parle : les clochers, les champs des agriculteurs, la gastronomie de nos terroirs mais aussi les ruelles silencieuses de nos villages… » Mais paradoxalement, si le département a offert de jolis scores au RN, il ne compte actuellement que très peu d’élus locaux du Rassemblement national – à l’exception bien sûr du député Thomas Ménagé, dans la circonscription de Montargis, qui est également conseiller régional ; les conseillères régionales Mathilde Paris et Elodie Babin, qui en réalité habite en Eure-et-Loir et avait marqué les esprits par sa campagne fantomatique aux législatives l’an passé (Cyril Hemardinquer, élu sous l’étiquette RN en 2021 à la Région a quitté le parti).
Le RN espère donc se renforcer localement à l’occasion du prochain scrutin municipal. Côme Dunis rêve ainsi de conquérir Montargis : l’ancien gilet jaune promu tête de liste RN espère surfer sur la vague du meeting de Mormant sur Vernisson. « Que cet événement se soit déroulé dans le Montargois, c’est de très bonne augure, confiait-il. C’est très symbolique, et cela envoie un message très fort pour tous ceux qui en ont assez que Montargis soit devenu la ville du désordre – on l’a vu avec les émeutes de 2023 qui ont mis à feu et à sang notre centre-ville, les Montargois étaient terrorisés. Notre programme sera basé sur la sécurité, l’attractivité, le soutien aux commerçants. » Côme Dunis affirme avoir « quasiment bouclé sa liste » mais indique qu’il ne la dévoilera qu’en janvier.
Un candidat RN déclaré à Courtenay
Egalement bien présent à la réunion de Mormant-sur-Vernisson, Christophe Sislo, un habitant de Courtenay âgé de 42 ans, venu serrer des mains pour présenter sa candidature aux municipales de 2026. « J’aime bien le RN depuis quelques années, explique-t-il, on a tracté avec deux amis pour ce meeting. Courtenay a enregistré de gros scores pour le RN aux élections nationales et des gens m’ont suggéré de me présenter aux prochaines municipales sous l’étiquette RN, je suis très motivé pour cela. » Il reconnaît néanmoins qu’il est loin d’avoir trouvé tous ses colistiers : « C’est assez dur de trouver des gens qui acceptent de marcher avec nous, commente-t-il, mais j’ai bon espoir.«
C’est d’ailleurs toute la difficulté du RN dans le Loiret. Même si le parti affirme régulièrement recevoir un afflux d’adhésions, il a souvent peiné à présenter des listes aux municipales dans le département. En 2020, il n’y en avait aucune dans les communes de plus de 1 000 habitants. En 2014, le RN était présent dans six communes du Loiret, dont Orléans, Amily et Châlette-sur-Loing, pour les villes les plus importantes, et avait obtenu en moyenne 13% des suffrages, et au final 12 conseillers municipaux : tous depuis ont quitté le RN ! La capacité du parti à être présent à Orléans, où une tête de liste vient d’être désignée, fera figure de test. Quant à Montargis, la dernière fois où le parti d’extrême-droite avait réussi à monter une liste, cela remonte à 1995 (11,5% des voix au second tour, 2 élus).