Il a fallu se replonger dans toutes les opérations comptables de ces vingt dernières années. Jean-Pierre Variéras, le président de la Société des amis du musée de Royan, parle de travail titanesque. Mais le résultat final en vaut la chandelle et est visible dans un livret de 14 pages en vente au prix de 5 euros au musée pour alimenter les fonds de l’association.
« Il s’agissait de faire l’inventaire et de présenter les principales œuvres achetées ou données depuis 2004 pour enrichir les collections. Nous avons aussi participé financièrement à certaines restaurations comme celle effectuée par la spécialiste bordelaise Isabelle Ducassou, en 2021, avec ce vase néolithique de grande dimension découvert lors de fouilles à l’Eguille-sur-Seudre en 1960 et donné par le collectionneur Jacques Daniel en 1966 », dit-il.
Léguer aux générations futures
L’occasion faisant le larron, l’association a profité de l’anniversaire du musée pour sévir. Anciennement installé dans les locaux du casino de Foncillon bombardé en 1945, il avait fallu attendre les années 1960 pour qu’un nouveau musée géré par la Société du musée de Royan, une association, voit le jour au-dessus des locaux de la police municipale, dans le parc de la mairie, avant de migrer, 40 ans plus tard, dans l’ancien marché de Pontaillac en devenant municipal. L’inauguration avait été célébrée en 2004, il y a un peu plus de vingt ans.
Avec environ 140 adhérents, l’objectif des Amis du musée, défini dans ses statuts, est de « donner son appui et son aide au musée municipal » en lien avec la directrice Isabelle Debette et l’adjointe au maire en charge de la culture Nadine David. L’association peut intervenir dans le financement des acquisitions grâce aux cotisations de ses membres (20 euros pour une personne seule et 30 euros pour un couple), une subvention municipale de 5 500 euros et la gestion de la librairie du musée.
Tous les « Amis » sont animés par un attachement viscéral au patrimoine royannais. « Il y a tout un tas de choses, culturelles ou pas, que l’on doit chercher à acquérir, à conserver et léguer aux générations futures », souligne Jean-Pierre Variéras.
Quelques exemples
Parmi les acquisitions marquantes de ces dernières années, on peut citer par exemple des toiles du peintre saujonnais Gaston Balande ou encore une photo de Dora Maar, la compagne de Pablo Picasso venue s’installer avec l’artiste à Royan d’octobre 1939 à août 1940. L’intéressée est adossée contre un arbre, boulevard Clémenceau. Tiré en 2022 d’après le négatif original, ce cliché est l’unique témoignage visuel connu de sa présence ici. Cette photo fait partie d’un ensemble acheté 4 854 euros.
Il y a aussi ce cendrier dit « patte d’ours » sur pied de Georges Jouve, acheté en 2005 et souvenir des années 1950. Tout comme cette chaise « Fourmi » d’Arne Jacobsen acquise la même année et ce fauteuil « Womb Chair », « révolutionnaire en 1948 et toujours dans l’air du temps aujourd’hui ». Il faut dire que le mobilier de la reconstruction a désormais la cote.
« La plupart des acquisitions termine dans les réserves. Elles sont sorties en fonction des thèmes des expositions », prévient le président de la Société des amis du musée. La politique d’achat a quelque peu évolué. « On a décidé de se concentrer sur des choses importantes et de laisser de côté les bricoles. »