A 43 ans, ce Breton (il a vu le jour à Rennes) a connu de nombreuses expériences professionnelles. Formé à la comptabilité, il a travaillé dans l’hôtellerie mais aussi sur une aire accueillant des gens du voyage, « une expérience riche mais épuisante psychologiquement ». Il a aussi concrétisé un de ses rêves d’enfants : « Devenir détective privé ! Mais il est difficile d’en vivre ; j’ai pris de la distance avec ce métier… mais je possède toujours mon agrément. »
Ce quadragénaire – dont la devise est « une journée sans rire est une journée perdue » – s’est ensuite passionné pour les réseaux sociaux et notamment les mèmes (idée ou concept simple propagé sur le web). « J’ai trouvé ça sympa, je me suis formé tout seul », raconte ce touche-à-tout. Il est ainsi devenu community manager pour une marque de la grande distribution à Saint-Jean-d’Angély.
Habitant et travaillant dans les Vals de Saintonge depuis une dizaine d’années, Ben Eneutss (vous aurez compris qu’il s’agit d’un pseudonyme) apprécie la qualité de vie locale. Il s’était déjà fait remarquer en publiant des mèmes hilarants à propos du rond-point de Diconche à Saintes (notre édition du 26 février 2024). « Quand je fais rire une personne, en plus de moi qui ris facilement de mes bêtises, c’est gagné », poursuit le Saintongeais qui réside à Saint-Hilaire-de-Villefranche et travaille à Saint-Jean-d’Angély.
Constatant la popularité de la page « On s’bouge à Saintes », Ben Eneutss décide de créer, en mars 2024, la page « On s’bouge à Saint-Jean-d’Angély ». Quinze mois après, la barre des 10 000 abonnés vient d’être franchie. « Je ne m’attendais pas à cela, je ne sais pas où cela va s’arrêter », admet l’ancien détective privé.
Ses objectifs, c’est de rendre service, proposer des solutions, de mettre en valeur la ville et les Vals de Saintonge. « La majorité des messages concernent les demandes de logement et des problèmes liés à la recherche de professionnels de santé », souligne le quadragénaire qui est un « vrai drogué » de son téléphone portable. Quand on lui demande combien de temps il y passe quotidiennement, il répond « vendredi, c’était sept heures… mais uniquement trois heures mardi. » Le week-end ? « Je regarde aussi dès qu’il y a du mouvement sur la page, je ne peux pas m’en empêcher. »
Jusqu’à présent, la page n’est pas trop alimentée de commentaires désagréables. « Je suis très vigilant là-dessus. » Certains messages publiés sur la page « On s’bouge à Saint-Jean-d’Angély » ont bénéficié d’une sacrée audience. « Les photos de camions de motocross ont été très vues notamment… Le post humoristique concernant le liquide de clignotant a dépassé 1,7 million de vues. »
Avec cette fréquentation record, le créateur de la page avait envisagé un pique-nique géant. « Mais cela me semble compliqué à gérer », confirme Ben Eneutss. Au travail, certains clients le reconnaissent : « Cela me fait plaisir. »