Charente-Maritime : derrière Le Bloop, la chaussette oléronnaise, la réussite d’un entrepreneur solo

Mai 29, 2025 | Royan

Originaire de Poitiers et installé dans l’île d’Oléron depuis huit ans, Maxence Pugliesi-Conti, 29 ans, s’est lancé seul à l’été 2023 avec sa bonne idée. Celle de vendre sur les marchés de l’île ses chaussettes à bord d’un triporteur aménagé en stand mobile par un ferronnier local. L’initiative le fait connaître dans tout Oléron, notamment auprès des touristes. La vente fonctionne si bien qu’il a pu agrandir sa flotte en acquérant trois triporteurs supplémentaires et embaucher des saisonniers pour couvrir les principaux marchés oléronnais. « C’est important, c’est là où on retrouve notre clientèle et puis il y a la boutique à Saint-Pierre-d’Oléron que j’ai ouverte début avril », explique le jeune entrepreneur. La marque tourne si bien qu’après les 5 000 paires de départ, il a déjà vendu 20 000 paires l’an dernier, « on espère faire encore plus maintenant qu’on est équipé de plus de véhicules », précise-t-il.

Les triporteurs de l’entreprise Le Bloop.
Les triporteurs de l’entreprise Le Bloop.
Archives Aurore Maubian

Fini donc les cartons de chaussettes qui s’entassent et s’accumulent au domicile. « J’ai commencé de la maison et avec la boutique je peux enfin sortir le projet de chez moi, les sacs, le packaging, tout ce qui entoure la marque. Ça développe la marque et ça me soulage aussi, j’ai réussi à me fixer des horaires, même si on n’arrête jamais vraiment de phosphorer quand on est chef d’entreprise », explique Maxence Pugliesi-Conti.

20 000 euros au départ

Déscolarisé à 16 ans, l’Oléronnais a beaucoup voyagé, travaillé dans de nombreux secteurs allant du bâtiment, de la vente au paysagisme, « j’ai touché à tout et j’ai eu la révélation, pourquoi pas une chaussette d’Oléron, j’ai trouvé que c’était une super idée parce que c’est rare de trouver des bonnes chaussettes ». Maxence Pugliesi-Conti s’est ensuite donné les moyens de mettre en place son projet. Sans emprunt, il investit 20 000 euros de ses économies personnelles et imagine un produit solide, renforcé sur toute la semelle jusqu’à la pointe des pieds, confortable car en coton bio et sans couture et fun aussi par les motifs et les couleurs. C’est ce qui fait le succès de la marque.

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Celui qui avait commencé par 26 modèles de 100 paires a dû faire fabriquer ses chaussettes au Portugal, près de Porto « en partant de zéro, sans piston ni réseau. Pour être pris au sérieux par des fabricants français qui sont peu nombreux, ça a été compliqué avec mon cahier des charges. » Désormais, 52 modèles dont une collection hiver et une enfant sont proposées à la vente et quasi toutes font un clin d’œil à Oléron. On y retrouve le phare de Chassiron, les moulins de La Brée, le surf, les moules frites, les vélos ou les roses trémières dans des coloris tout sauf tristes et qui peuvent se porter dépareillés. Ses derniers modèles sont dessinés en collaboration avec une amie graphiste, Maud Villatte.

Distribuées dans les offices de tourisme de l’île et dans une vingtaine de points de vente en France, les chaussettes de la petite entreprise s’exportent bien, même chez les voisins rétais. Sur les réseaux sociaux, ses modèles s’affichent dans les voyages de ses clients aux quatre coins du monde.

Effet boule de neige

Maxence Pugliesi-Conti veut se concentrer sur la chaussette, « ça casse un peu les codes de ne faire que ça, les gens me demandent si je fais aussi des sous-vêtements, mais je veux devenir très professionnel et être connu en tant que bonne marque de chaussette. C’est un produit un peu sous côté mais les possibilités sont vastes. » Au début, ses proches l’ont pris un peu pour un fou avec son histoire de chaussette, « c’est hyperstimulant, maintenant je fais vivre des gens sur mon projet. Tu ne peux pas monter une marque avec une seule idée, tu en fais un métier quand tu la déclines, ça devient un challenge perso où il faut gérer chaque demande, être réactif, trouver des revendeurs, ça ne s’arrête jamais. »

Le projet de fabrication 100 % européenne obsède l’Oléronnais depuis plus de 700 jours. De microentreprise à une SARL depuis novembre dernier, sa démarche ne cesse de se professionnaliser, « c’est un effet boule de neige, c’est une mode à tel point que même Google a sorti la chaussette de la case sous-vêtements pour la ranger dans celle d’accessoire de mode ».

Et au fait, pourquoi Le Bloop ? « Le Bloop, c’est une façon de faire vivre un mythe, celui d’une bande-son du Pacifique, un son d’une minute capté en 1997 en ultra-basse fréquence dont personne ne connaît l’origine, si c’est un animal marin, il serait plus gros qu’une baleine bleue, c’est fascinant. » Drôle d’idée mais parfois certaines payent…