Dans la zone de la Palu, chaque roselière, prairie ou haie abrite son lot d’espèces. Le merle siffle, l’hypolaïs polyglotte multiplie les imitations et la bergeronnette printanière se faufile discrètement. La Palu nous parle, la Ligue pour la protection des oiseaux traduit. Ce jeudi 22 mai, dans le cadre de la Fête de la nature, Stéphane Maisonhaute guide un groupe d’une quinzaine de personnes. Novices ou curieux, ils sont là pour découvrir un autre monde, celui des chants d’oiseaux qui résident dans cet espace naturel sensible, classé Natura 2000. Objectif ? Écouter, reconnaître, comprendre.
Partout, le cri furtif de la bouscarle de Cetti perce les roseaux. « Ici, il n’y a pas qu’une seule espèce emblématique. C’est la richesse et la diversité des milieux qui font la force du site », souligne le salarié de la délégation LPO Poitou-Charentes. Créée en 1912 pour sauver le macareux moine, l’association a pris une envergure nationale. À Saintes, elle agit en partenariat avec la mairie. « On veut rendre la nature accessible, vivante, et surtout audible », explique Célia Monnet, chargée de la transition écologique de la commune.
Des espèces en déclin
« On est vraiment débutants, on voulait apprendre à reconnaître les sons qui nous entourent », confie un participant. « Je suis déjà allé à plusieurs sorties nature, mais il n’y avait jamais autant de monde, sûrement en raison de la notoriété de la LPO », relève un autre.

Mathilde Lingener / SO
Le chant des oiseaux n’est pas là pour faire joli. « Il sert à séduire, défendre un territoire, guider la migration et stimule même l’ovulation chez certaines femelles », souligne Stéphane Maisonhaute. La disparition des haies, les pesticides, le dérèglement climatique perturbent cette belle machine. « Toutes les espèces stagnent ou déclinent. On parle de plus en plus d’années de mauvaise migration », déplore le spécialiste.
Observatoire pour les martinets
La LPO prône la restauration des milieux naturels, « correctement, pas juste en façade ». À Saintes, la Ville s’appuie sur son expertise pour poursuivre son travail d’inventaire naturaliste. L’association dispose désormais sur place d’un collectif de bénévoles. « Avec eux, on monte un observatoire pour les martinets, partout dans la ville. On les missionne sur des animations et ils en organisent par eux-mêmes », relève Benjamin Poteau, directeur du cadre de vie à la Ville de Saintes.
Coup de projecteur sur la Palu
Samedi 31 mai, la municipalité met en perspective sa façon de gérer la zone de la Palu, un site naturel unique de 122 hectares au bord du fleuve Charente, à deux pas de la ville. Le grand public sera accueilli de 14 à 17 heures sur une parcelle située dans la continuité de l’aire de jeux. Des visites sont proposées sous le prisme naturaliste et avec l’angle du paysage. Le goûter sera servi par l’association La Douka. L’antenne saintaise de la LPO participe à ce rendez-vous. Dans ce cadre, le club photo SNCF anime une journée de découverte de la photo naturaliste, de 10 à 18 heures (gratuit sur inscription au 05 46 93 23 47). Accès libre.