Publié le
28 mai 2025 à 7h26
Après avoir installé le FISE à Montpellier, Hervé André-Benoit a développé dès 2003 avec quatre autres étapes l’événement à l’international puis en 2014 avec le FISE World Series. Une tournée mondiale dont le développement a été stoppé par le covid que le directeur général d‘Hurricane Group entend relancer avec ambition tout en faisant du FISE Montpellier son navire amiral.
Une expérience festivalier différente
Mis à mal par le covid et les difficultés qui en ont découlé, le FISE Montpellier a franchi une étape cruciale en 2024 avec la mise en place pour la première fois d’une billetterie. Un changement d’habitude qui n’a pas empêché 300 000 personnes de répondre présent quand 350 000 sont espérés cette année. « C’était un passage obligé pour la pérennité de l’événement qui nous a permis d’être à l’équilibre. Cela nous a provoqué une baisse de la fréquentation l’année dernière de 30% avec un changement de notre public et une expérience festivalier différente. Il y avait un peu moins de monde donc plus de confort sur le site » explique Hervé André-Benoît.
Si le billet d’entrée était à 10€ l’an passé, pour cette édition un tarif évolutif a été mis en place allant de 8€ pour ceux qui s’y sont pris à l’avance, 12€ jusqu’au dimanche 25 mai et à 14€ à partir de lundi. La gratuité est effective pour les moins de 3 ans et les personnes en situation de handicap, ainsi que l’accès à l’aire sportive de la place de la mairie (basket 3×3 et spine ramp). Une billetterie qui a connu une augmentation de 50% durant la période Early Bird par rapport à l’année dernière. « En sachant que près de 75% des inscriptions se font quelques jours avant l’événement » précise le directeur général d’Hurricane Group.
si la billetterie a donc rempli son objectif, les collectivités (Ville et Métropole de Montpellier, Région Occitanie) ont maintenu le même niveau d’investissement que l’année dernière soit près d’1M€ représentant 5% du budget. « Dans la conjoncture actuelle c’est déjà un exploit pour elles. La complexité c’est que les prix ne restent pas stables, nous sommes à 25% d’augmentation du coût de l’événement. Avec également sur le marché du sponsoring, après une dynamique en 2024 portée par les JO, une année plus compliquée pour le sport en France » pointe Hervé André-Benoît qui a dû regretter le départ de Samsung compensé par plusieurs partenariats plus modestes.
Le FISE et les JO
Des JO qui sont encore dans toutes les têtes à Montpellier comme dans celle du vice-président aux sports Christian Assaf. « Le FISE, c’est le moment où Montpellier et sa métropole éclaboussent de leur talent l’ensemble de la France et plus. C’est un moment d’immodestie le plus total ! À Paris l’été dernier, cela avait un pâle goût de Montpellier, c’était beaucoup moins impressionnant mais c’était une forme de consécration pour nous. 28 ans que les frères André-Benoît au côté de la Ville, de la Métropole et de la Région ont monté cet événement. Que de chemins parcourus depuis ». Et d’affirmer avec force : « Sans le FISE de Montpellier, il n’y aurait pas de disciplines urbaines aux Jeux Olympiques. On n’a pas inventé ici les sports urbains mais c’est ici que l’on a réussi à les codifier et à faire comprendre aux organisateurs du CIO que ces sports, un peu free et bordeline, arrivaient à s’adapter aux règles et aux canons du CIO. Et quand elle n’y arriverai pas c’est au CIO de s’adapter ».
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Dans ce sens, même s’il regrette que la trottinette ne fasse pas son entrée à Los Angeles, Hervé André-Benoit se dit « un peu déçu mais cela nous permis à nous FISE d’être plus fort sur cette discipline. Aujourd’hui, la partie du travail avec le comité olympique est fait. On a le skate et le BMX déjà présents qui nous permettent d’avoir de la crédibilité, à nous de continuer à pousser la trottinette comme on le fait depuis dix ans car c’est pour moi la discipline qui est la porte d’entrée de nos sports ». Ainsi, sur les six médaillés des JO de Paris en BMX Park, cinq seront présents à Montpellier, et, en prenant en compte ceux de Tokyo, sur les douze médaillés dix seront présents dont bien évidemment l’enfant du pays Anthony Jeanjean en bronze l’été dernier. Les deux manquants à l’appel étant blessé ou retraité. « Cela montre que le FISE de Montpellier est l’événement incontournable. C’est celui qui a mis le BMX aux Jeux Olympiques et qui reste le repère et le rendez-vous incontournable » souligne le fondateur du festival.
Des ambitions pour le FISE World Series
Si après le covid le FISE Montpellier a réussi à rester un événement majeur, ceux à l’international dans le cadre du FISE World Series, qui comptait cinq étapes en 2019, ont eu plus de mal à être relancés. Après une première édition à Shanghai en Chine en 2024, la tournée mondiale passera également par Sakai au Japon cette année, puis par Macao dans deux ans.

Hurricane Group dévoilera d’ailleurs le 29 mai durant l’Urban Sports Summit ses ambitions avec un projet dans les cartons. « Cela permettra au FISE Montpellier d’être au centre de ce développement international. Aujourd’hui, c’est le plus gros événement d’action sports au monde en termes de fréquentation du public, du nombre et du niveau d’athlètes dans de nombreuses disciplines. L’ambition est de développer cette tournée mondiale tout en continuant à faire de Montpellier l’événement phare qui permet à l’ensemble de se développer » esquisse Hervé André-Benoît.
Vers des sponsors internationaux
Une tournée mondiale qui sur le plan financier offrirait l’opportunité à Hurricane Group de « se réinscrire dans une logique de sponsors internationaux » comme l’explique son directeur générale qui détaille : « La difficulté c’est qu’un événement comme Montpellier à un impact énorme mais pour capter des sponsors internationaux, on a besoin de s’inscrire dans une tournée mondiale. Notre objectif est d’être capable d’obtenir dans les 2-3 ans à venir une dizaine d’étapes dans le monde entier tout en voulant que Montpellier soit le black ship de cette tournée mondiale ».
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Et pour en assurer l’exposition, les canaux télévisuels classiques sont désormais délaissés au profit d’une stratégie 100% digitale et gratuite via le média Riding Zone avec en complément des comptes d’athlète sur les réseaux sociaux destinés à booster la diffusion internationale. « C’est un choix vraiment stratégique de se concentrer sur toutes les plateformes digitales » assume Hervé André-Benoit qui imagine une dizaine d’étapes internationales pour alimenter ses canaux. Avec 65% de son public de moins de 25 ans, plus de 30 millions de fans sur les réseaux sociaux, plus de 35 millions de vidéos visionnés par saison, ou encore le succès du e-FISE organisé en 2020 durant le covid, et des disciplines qui explosent à travers la planète chez les jeunes, tout laisse à penser que l’avenir s’offre au FISE.
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