Une lectrice géante à l’œil malicieux surplombe la ville de Saintes sur l’affiche de Liseurs vagabonds, signée Elena Vieillard. Les flèches de la cathédrale Saint-Pierre y semblent des crayons dressés vers le ciel. Voilà la chaleureuse invitation à s’évader formulée par la médiathèque François-Mitterrand, les 23 et 24 mai. Liseurs vagabonds est depuis onze ans le nom d’un groupe de lecteurs. En mai 2024, c’est devenu celui d’un salon dédié à l’édition indépendante.
Saintes : les Liseurs vagabonds ouvrent la porte des maisons indépendantes
Le premier salon des éditions indépendantes, organisé par les médiathèques, vendredi 3 et samedi 4 mai, a récompensé Marie Saglio pour son premier roman « Bombay » aux éditions Safran
Cette première livrée avait attiré 750 visiteurs. « C’est un salon de proximité, où le dialogue s’installe facilement entre les auteurs et les lecteurs », souligne Christine Deveil, responsable du secteur adultes. La recette reste la même. Trois maisons d’éditions, Liana Levi, Asphalte et Quidam, présentent chacune deux auteurs, soit six candidats pour le prix des lecteurs, qui réunit 20 usagers. « Les auteurs en lice sont tous là, c’est la base du salon », insiste Christine Deveil. Ils participeront à une rencontre, samedi à 11 heures, salle des Jacobins, précédant l’annonce du lauréat.
Sept rencontres
Dans « Basses terres », Estelle Sarah-Bulle se plonge dans une Guadeloupe menacée par le volcan de la Soufrière, en 1976. « Le château des insensés », de Paola Pigani, évoque une expérience de thérapie par l’art sur fond de Deuxième Guerre mondiale. Dans « Le tumulte et l’oubli », Timothée Demeillers revient sur l’histoire méconnue de la région des Sudètes. Avec « Plexiglas », Antoine Philias s’intéresse aux professions en première ligne face au Covid. « Palais de verre », de Mariette Navarro, aborde le ras-le-bol face au monde du travail. « Sur les roses », de Luc Blanvillain, parle… des médiathèques.
Comment Saintes a traversé la Deuxième Guerre mondiale
Un chantier de huit mois a été mené par la Ville pour actualiser les connaissances sur la période de l’Occupation. L’exposition « Saintes, chroniques de guerre », du 6 mai au 7 juin, montre de façon concrète l’impact du conflit sur la vie locale
Une table ronde sur l’édition indépendante, vendredi à 15 heures, entame une série de sept rencontres sur deux jours. Le format n’est pas sans rappeler, à une échelle plus modeste, celui de Littératures européennes Cognac. Ancienne programmatrice du festival charentais, Anne-Lise Dyck-Daure fait partie des médiatrices avec Sophie Quetteville et Alexandra Riguet. Les auteurs invités se confieront sur leurs lectures préférées, vendredi à 17 heures, samedi à 10 h 30 et 15 h 30.
Volet jeunesse
Il sera aussi question des « Sudètes, une histoire européenne oubliée », vendredi à 18 h 30, d’adolescence, samedi à 10 heures, de déracinement, vendredi à 14 h 30, ou de santé au travail, samedi à 16 heures. Des ateliers sont consacrés à l’enluminure, l’écriture (à partir de 12 ans), la création dans la mode (à partir de 5 ans). Ils sont gratuits, sur réservation au 05 46 98 23 64. Le volet jeunesse, une nouveauté, se termine avec un spectacle « à l’humour décalé au pays des livres et des contes », « Le VéToLiBRaiRe », samedi à 16 heures.
Philippe Ménard / SO
Liseurs vagabonds s’offre une dernière rasade samedi à 18 h 30 à La Cale, la cave de la maison Grosperrin, face au port La Rouselle, pour une présentation de « Le goût d’un fleuve », de Blandine Gambiasi, qui a longé la Charente de la source à l’embouchure (réservation obligatoire au 05 46 98 23 64).