Depuis quelque temps, son nom circulait de nouveau dans le petit monde de l’art… Lundi 19 mai, le ministère de la Culture a annoncé la nomination d’Éric de Chassey à la direction de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (ENSBA). Le directeur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) succède à Alexia Fabre, première femme à la tête de l’école depuis sa création en 1648 qui a terminé son mandat mi-mars dernier sans avoir été reconduite. Éric de Chassey prendra ses fonctions le 1er juillet.
De Normale Sup’ à la Villa Médicis
Né en 1965 à Pittsburgh (États-Unis), Éric de Chassey est un pur produit des grandes écoles. Il a fait ses études à Normale Sup’ et à Sciences Po, avant de soutenir une thèse à Paris IV sur l’influence de l’œuvre d’Henri Matisse sur les peintres américains. Il a ensuite enseigné à Paris IV, à l’École du Louvre, à l’Université François Rabelais de Tours et à l’École normale supérieure de Lyon. De 2009 à 2015, il dirige la Villa Médicis. Au cours de ses deux mandats, l’historien de l’art a notamment réformé l’accueil et l’accompagnement des résidents de l’Académie de France à Rome.

Vue de la Villa Médicis, à Rome
Près de dix ans à l’INHA
À l’issue de son expérience à la Villa Médicis, il est pressenti pour remplacer Nicolas Bourriaud à l’ENSBA mais il est finalement écarté. En 2016, il rejoint la direction de l’Institut national de l’histoire de l’art (INHA), où il a enchaîné trois mandats de trois ans. Pendant près de dix ans, il a réalisé de grands travaux, enrichit les collections et a permis la multiplication de programmes de recherches et d’événements pour les spécialistes mais aussi le grand public.

Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art – Salle Labrouste © INHA, photo Laszlo Horvath
Une cinquantaine d’expositions à son actif
En parallèle, Éric de Chassey a publié de nombreux ouvrages. Donner à voir. Images de Birkenau, du Sonderkommando à Gerhard Richter (Gallimard), le dernier en date a reçu le prix Pierre Daix 2024. Il a également été commissaire d’une cinquantaine d’expositions telles que « Georges Mathieu. Geste vitesse, mouvement » et « Graffiti x Georges Mathieu » actuellement à la Monnaie de Paris, « Parade, une scène française. Collection Laurent Dumas » au MO.CO. de Montpellier (2024), « La Répétition. Un choix dans les collections du Centre Pompidou » au Centre Pompidou-Metz (2023-2025), « Fragiles utopies. Un regard sur la scène française » à Art Paris 2024 ou encore « Napoléon ? Encore ! – De Marina Abramović à Yan Pei-Ming » au musée de l’Armée (2021-2022).

Palais des Études des Beaux-Arts de Paris. ©Jean-Baptiste Monteil
Un grand chantier de rénovation à venir
« Avec l’appui du ministère de la Culture, Éric de Chassey aura notamment pour tâche de conduire un important programme de travaux immobiliers sur le site partagé avec l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais, et qui connaît des besoins de rénovation urgents, notamment autour du Palais des études », décrit le ministère de la Culture dans un communiqué. Une des premières missions du nouveau directeur sera de se pencher sur ce projet de rapprochement et de piloter la rénovation du site historique des Beaux-Arts qui rencontre un affaissement de ses fondations, des infiltrations, des inondations et des risques d’effondrement. Le vaste chantier est estimé entre 100 et 400 millions d’euros. Éric de Chassey deviendra également le gardien de la collection de 450 000 œuvres de cette école-musée.

La Cour du Palais des études de l’École des beaux-arts de Paris. ©Wikimedia Commons/Dalbera