Charente-Maritime : sous bracelet électronique, le fils frappe son père

Mai 6, 2025 | Royan

Ce mardi 6 mai, à Saintes, un homme de 33 ans originaire de Clermont-Ferrand était jugé en comparution immédiate pour avoir agressé son père samedi dernier, à Corme-Royal, entre Saintes et Royan.

Le prévenu n’aura tenu que quatre mois sous bracelet électronique avant de se retrouver devant un juge. Condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour tentative d’assassinat par la cour d’appel d’assises de Haute-Loire, il bénéficiait d’un aménagement de peine depuis le 29 décembre 2024, après neuf années sous écrous.

Le samedi 3 mai, alors qu’il fête son anniversaire chez ses parents, une dispute éclate. Le trentenaire, qui a pas mal bu, aimerait que sa copine, qu’il connaît depuis deux semaines, dorme à la maison. Son père s’y oppose et l’échange dégénère. Il pousse violemment son père contre un mur. Sa tête heurte la cloison. Un frère du prévenu prévient les gendarmes. Le père ne porte pas plainte.

Le casier judiciaire comptabilise 11 mentions entre 2011 et 2019, toutes liées à des problèmes d’addiction à l’alcool, aux stupéfiants et à des violences aggravées. « La violence jalonne votre parcours », lance Alice Rodrigues, pour le Ministère public. Elle requiert six mois d’emprisonnement avec maintien en détention.

Devant le tribunal, le prévenu se dit « désolé », « désemparé ». Il parle de son évolution, de sa volonté de s’en sortir. Il pratique du sport, suit un parcours pour le permis, occupe un emploi. Son avocate Me Elsa Larrue insiste sur ses efforts de réinsertion et sa volonté de se faire suivre par un psy. Elle évoque un hébergement stable chez sa récente compagne.

L’homme décrit une enfance marquée par les violences paternelles. Un père alcoolique, dominant, avec une forte emprise sur sa mère. Le frère confirme par sa déposition : « il se défoulait sur nous. » « Ça ne légitime pas, mais ça explique », plaide l’avocate.

Le tribunal tranche pour 24 mois de prison, dont 18 avec sursis. Soit six mois ferme, potentiellement aménageables par le juge d’application des peines. L’homme ressort libre mais sous bracelet, avec interdiction de contacter son père et d’apparaître à Corme-Royal.