Saintes : le chantier de Ferrocampus est bel et bien lancé

Avr 29, 2025 | Royan

L’économat va garder son squelette. Une lourde réhabilitation est prévue.
L’économat va garder son squelette. Une lourde réhabilitation est prévue.
Anne Lacaud /SO

Du bâtiment 37, il ne reste rien. Ce qui abritait autrefois la menuiserie aménagement bois des trains Corail de la SNCF a disparu, désamianté, curé et évacué. Rive droite de Saintes, en deuxième ligne de l’avenue Jules-Dufaure, une partie de ce que fut le Technicentre SNCF Charente Périgord est en train de laisser physiquement place au chantier du pôle d’excellence de Ferrocampus. Fin 2026, le pôle « Enseignement supérieur » remplacera le bâtiment n° 37. Il se déploiera sur 1 500 m² dédiés aux étudiants et apprenants des métiers du ferroviaire.

« Garder l’âme des lieux et de respecter son passé »
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Vendredi 12 mai, sur le site du Technicentre SNCF de Saintes, s’est déroulé « la remise symbolique » des clés des lieux à l’attention de l’association Ferrocampus, soutenue par la Région Nouvelle-Aquitaine

L’atelier de peinture et un monte-charge, signé Atlas-Lif, entreprise saintaise spécialisée dans les tables élévatrices.
L’atelier de peinture et un monte-charge, signé Atlas-Lif, entreprise saintaise spécialisée dans les tables élévatrices.
Anne Lacaud /SO

De par son emprise foncière de 14 000 m², Ferrocampus devrait profondément changer la physionomie du quartier, articulé autour de la gare et des anciens ateliers de maintenance. Pour mémoire, les tout premiers Ateliers de réparation du matériel roulant ont été implantés en 1867, faisant de Saintes une importante cité cheminote tout au long du XXe siècle.

Géothermie

Derrière la grande grille coulissante de l’avenue Jules-Dufaure, un autre avenir se joue, toujours en lien avec le rail et avec la volonté de « garder l’âme des lieux et de respecter son passé », assure Séverine Rengnet, la directrice de Ferrocampus.

L’ensemble de la réhabilitation est chiffré à 34,6 millions d’euros. »

Ce futur est celui d’un pôle d’excellence, porté par la Région Nouvelle-Aquitaine, qui mêlera la formation, du CAP au bac + 5, l’innovation, l’expérimentation et un centre d’essais autour des métiers du ferroviaire, au plus près des besoins des entreprises. Ferrocampus dispense déjà des modules au lycée Palissy de Saintes et a construit des formations en lien avec 12 partenaires, dont l’Université de La Rochelle et l’Estaca.

Séverine Rengnet est directrice de Ferrocampus.
Séverine Rengnet est directrice de Ferrocampus.
Anne Lacaud /SO

La phase 1 du programme de démolition a débuté le 31 mars 2025. Les dix premiers jours ont été consacrés à la « pyrotechnie », explique un responsable travaux de Bouygues. Rien à voir avec le feu d’artifice. L’opération consistait à plonger une sonde magnétique à six mètres de profondeur pour s’assurer qu’il ne restait aucune trace de bombes de la Seconde Guerre mondiale. Rien n’a été détecté.

L’endroit où le bâtiment de la formation supérieure sera érigé.
L’endroit où le bâtiment de la formation supérieure sera érigé.
Anne Lacaud /SO

En ce mois d’avril, les équipes préparent l’installation géothermique qui alimentera en chauffage une grande partie du bâtiment qui sera reconstruit sur le « n° 37 ». Elle chauffera aussi le deuxième bâtiment « le 42 », celui le long de l’avenue Jules-Dufaure. Ça, c’est la partie de Maxime Salerio, ingénieur hydrogéologue à Antea Group. Sur le site de Saintes, les tubes iront chercher la chaleur, à environ 80 mètres de profondeur. Ils s’arrêteront au-dessus de la nappe artésienne, qui contient de l’eau souterraine sous pression. L’atteindre, c’est le geyser d’eau assuré.

Vue depuis l’avenue Jules-Dufaure.
Vue depuis l’avenue Jules-Dufaure.
Anne Lacaud /SO

L’ancien économat réhabilité

Le deuxième bâtiment de la phase 1 est numéroté 42. L’ancien économat, qui longe l’avenue Jules-Dufaure, a été réduit à son squelette de béton. Il le gardera pour être entièrement repris, réaménagé. La réhabilitation des 1 600 m² s’annonce lourde. « Ce sera le pôle Attractivité, ouvert sur la ville, ouvert aux citoyens », présente Séverine Rengnet. Espace de restauration, coworking, exposition… Le bâtiment, ouvert à tous, assurera la partie « promotion » de l’univers ferroviaire. Ces deux bâtiments – un neuf, un réhabilité et tous les deux répondant à des exigences environnementales – devraient être livrés fin 2026.

Les anciens ateliers de lavage et de nettoyage des trains, avec leurs rails au sol.
Les anciens ateliers de lavage et de nettoyage des trains, avec leurs rails au sol.
Anne Lacaud /SO

Une phase 1 amène une phase 2. Cette dernière se jouera sous les charpentes métalliques et la verrière des anciens ateliers de nettoyage, lavage et de peinture des trains. Les rails au sol témoignent de cette activité passée. Le showroom définitif et l’usine-école y sont espérés pour avril 2028. La Région Nouvelle-Aquitaine a projeté de choisir des entreprises pour fin septembre 2025. L’ensemble de la réhabilitation (toutes phases confondues) est chiffré à 34,6 millions d’euros.

Un prénom, Thierry. Une date, le 05/06/2013.
Un prénom, Thierry. Une date, le 05/06/2013.
Anne Lacaud /SO
Vestiges des luttes syndicales cheminotes.
Vestiges des luttes syndicales cheminotes.
Anne Lacaud /SO

Le showroom TELLi inauguré le 23 mai

Elle est arrivée d’Espagne, de nuit, courant mars, donnant autant de sueurs froides que de bonheur aux salariés de Ferrocampus. La maquette grandeur nature du TELLi (Train léger innovant) sera dévoilée dans son showroom (temporaire) en même temps que la pose de la première pierre du pôle d’excellence, vendredi 23 mai. TELLi est piloté par SNCF Innovation et associe Ferrocampus, Thales, Alstom, Caf, Faiveley, Railenium, Capgemini, Cerema, Texelis et Ektacom. La maquette concentre « toutes les innovations et expérimentations de la conception du train du futur (systèmes de freinage, de la signalisation et de la cabine de pilotage, etc.). Objectif ? Présenter aux décideurs des mobilités (Autorités Organisatrices de la Mobilité) les technologies en cours de développement qui agrémenteront leurs trains dans les prochaines années », peut-on lire sur l’invitation.