Incompréhension à Saint-Georges-de-Didonne. Les conseillers municipaux d’opposition des groupes Émergence et Nouveau Cap ne comprennent pas pourquoi, lors du conseil municipal du 27 mars 2025, leur proposition d’inscrire à l’ordre du jour une motion s’opposant à l’installation du projet de ferme usine à saumons au Verdon-sur-Mer a une nouvelle fois été refusée. Il s’agissait pour eux « de faire entendre la voix du Conseil municipal sur un sujet d’intérêt local majeur, tant par ses impacts environnementaux que sanitaires, touristiques et économiques. »
Le maire François Richaud avait déjà refusé, en décembre 2024, de soumettre cette motion au débat, rappellent les conseillers municipaux d’Émergence et de Nouveau Cap qui l’ont saisi le 2 avril par écrit pour exiger une justification écrite. Sans réponse, ils se sont tournés le 4 avril vers le sous-préfet au titre du contrôle de légalité, au motif que « ce refus constitue une atteinte manifeste au droit de proposition des élus, protégé par l’article L. 2121-19 du Code général des collectivités territoriales et encadré par une jurisprudence constante. »
Ils considèrent que ce refus « porte atteinte au principe de la liberté d’expression des élus » et parlent de « dérive autoritaire. » Hervé Bideault, médecin à la retraite qui a travaillé en infectiologie et qui réside à Saint-Georges-de-Didonne, a également écrit au maire pour lui demander de prendre position. Lui qui milite contre le projet Pure Salmon souligne que « parmi les communes de la rive droite de l’estuaire, seule celle de Saint-Georges-de-Didonne ne s’est pas prononcée contre ce projet d’aquaculture démesuré face à nos plages ».
De son côté, François Richaud reste droit dans ses bottes et ne veut « pas céder à la pression des écologistes ». « J’ai fait toute ma carrière dans la recherche scientifique. Je raisonne sur des données établies et fiables. Pour le moment, rien ne nous dit qu’il y a un risque. Il faudra voir quelles seront les contraintes imposées sur la qualité des eaux rejetées par cette usine. C’est le seul truc important. Le reste, c’est de la littérature. »
Par ailleurs, l’intéressé ne voit pas pourquoi lui, élu de la rive droite, ferait voter une motion visant à empêcher une entreprise « créatrice d’emplois » de s’installer sur l’autre rive. « Attirer des entreprises, c’est ce qu’on cherche à faire chez nous, à la Communauté d’agglomération », pointe-t-il du doigt. Affaire à suivre.