« C’est ridicule » : sans leurs salariés le 1er mai, les fleuristes s’adaptent pour vendre leur muguet

Avr 28, 2025 | Royan

Malgré les centaines de brins de muguet dans sa boutique, Gloria Gaboriau ne tentera pas sa chance. Ce jeudi 1er mai, la fleuriste ne sollicitera pas l’aide de son apprentie de 15 ans, pour ne pas risquer une amende de 1 500 euros. Comme les boulangers, les fleuristes ne peuvent convoquer leurs salariés ou apprentis pour ce jour férié un peu spécial, c’est la loi.

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Pourtant, la fleuriste installée à Dompierre-sur-Mer, près de La Rochelle, le faisait depuis qu’elle a lancé son activité, il y a plus de dix ans. Sans aucun problème. Mais l’an dernier, des contrôles de l’Inspection du travail dans des boulangeries le 1er mai ont poussé la Fédération française des artisans fleuristes à mettre en garde les fleuristes sur le risque encouru. Alors jeudi, Gloria Gaboriau restera seule derrière le comptoir de son magasin, pour une des plus grosses journées de l’année. « C’est ridicule », souffle-t-elle, soulignant qu’elle n’est pas la plus à plaindre. « Comment font ceux qui ont plusieurs boutiques ? Ils doivent en choisir une et fermer les autres ? »

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S’il n’atteint pas les chiffres de la Fête des mères, le rendez-vous est attendu par des clients toujours très attachés à la tradition du muguet, assure la fleuriste qui proposera un millier de brins. Alors, pour ne pas prendre la marée jeudi et éviter au maximum de faire attendre les clients, il a fallu trouver des solutions. « Je vais ouvrir le mercredi exceptionnellement et aussi inciter mes clients sur les réseaux sociaux à venir acheter leur muguet dès le début de semaine. »

Cette situation ubuesque pousse le gouvernement à réagir et une proposition de loi est déjà sur la table pour changer les choses à l’avenir. « On verra… », glisse Gloria Gaboriau. Avant de pointer un autre frein à l’activité des fleuristes le 1er mai : le manque de contrôles sur la vente de muguet à la sauvette. « Si ça continue, les fleuristes choisiront plutôt de fermer boutique ce jour-là et iront vendre leur stock avec leur famille dans la rue… »